Verviers, Thimister-Clermont, Plombières, La Calamine et Amblève participent au projet européen "Commune amie des seniors". Celui-ci part d’un constat: la proportion vieillit. Du coup,les pathologies liées à l’âge, comme la dépression et la démence, vont également se développer. 2% de la population de la province de Liège est aujourd’hui atteinte de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Davantage à l’avenir. Or, la maladie reste très dure à accepter, pour les malades comme pour les aidants proches.
Des nominettes pour éviter angoisse et stress
Le service cantou de la Résidence La Kan à Aubel accueille 23 personnes atteintes d’Alzheimer ou de maladies apparentées. Rose en fait partie. Elle a été diagnostiquée voilà 10 ans. Des systèmes ont été progressivement mis en place pour l’aider dans son quotidien. Comme les nominettes.
"Il est indiqué chaque fois ce qu’il a dans le coffre, dans les tiroirs... C’est bien disposé et ainsi je m’y retrouve, explique Rose. Quand j’ai un problème, je ne suis pas toujours relax mais il faut dire que maintenant, est-ce que c’est parce que je prends déjà l’habitude de l’établissement, je n’ai plus ces crispations intérieures... Je circule à l’aise dans le couloir, dans le jardin aussi quand il a fait beau on a pu en profiter... Je suis bien ici et je voudrais bien y rester encore un petit bout de temps".
"Je niais la maladie"
Le nom « Alzheimer » n’est pas évoqué devant Rose. Le sujet reste sensible. La maladie est dure à accepter chez les malades comme leurs aidants proches.
"Cette maladie, on ne l’attend pas. On n’imagine pas qu’elle va arriver. Et puis, elle arrive sournoisement. On se dit, c’est un peu de la déprime, c’est une surcharge... se souvient Lise, dont le mari est atteint d’Alzheimer. Progressivement, on se pose des questions mais on la nie au début. Enfin, moi, je la niais au début. Je mettais cela de côté, ce n’était pas possible. Lui, son expression, c’était "je me sens fragilisé". Mais il ne voulait pas aller chez le médecin".
Aidants-proche au bord de l’épuisement
Epauler un proche atteint d’Alzheimer est difficile, prenant. Accaparée par sa mission, la personne a tendance à s’oublier, jusqu’à releguer au second plan sa propre santé.
Les admissions de malades atteints de démence à La Kan se font souvent en urgence quand l’aidant-proche est au bord de l’épuisement.
Pourtant, Lise ne cesse de louer le personnel compétent du cantou, cet environnement sécurisé mais ouvert sur l’extérieur. Ici on effectue un maximum d’activités quotidiennes, en fonction des capacités du malade : jeu de table, cuisiner, plier du linge...
Agir préventivement
Ces besoins en structures et en soins ne vont cesser de croître à l’avenir. La population vieillit. En 2030, 30% de la population aura plus de 65 ans.
Mais on peut aussi agir préventivement. D’où le projet euprevent transfrontalier "Communes amies des Seniors", subsidié par l’Europe, qui ambitonne d’agir localement. Avec, comme public cible les personnes présentant les premiers signes de démence ou de dépression liée à l’âge et leurs aidants proches.
"Une des activités que nous mettons en place dans le cadre de ce projet, c’est par exemple, savoir communiquer avec des personnes démentes, détaille Caroline Claude, responsable projet euPrevent à la Mutualité chrétienne. Cela s’adresse à des commerçants, des professionnels qui sont sur le terrain... pour savoir comment réagir si une personne est désorientée dans la rue. Nous, en tant que citoyen, qu’est-ce que nous pouvons faire pour l’aider sans avoir la mauvaise attitude ou avoir peur de l’approcher. C’est vraiment les inclure dans la vie sociale de leur commune".
Les aidants-proches des pensionnaires du cantou de La Kan interrogés le confirment : savoir, dès le départ, comment réagir et quelle attitude avoir par rapport à un senior atteint d’Alzheimer serait une aide précieuse. (Aurélie Michel)
?? La maladie d’Alzheimer en chiffres
?? Les 10 symptômes les plus courants