Il l’a échappé belle, ce Disonais de 53 ans qui risquait 8 ans de prison pour avoir mis le feu, la nuit, à une habitation d’Andrimont où dormaient quatre personnes, dont ses beaux parents âgés de 84 et 80 ans, son ex-femme et le frère de celle-ci. On a vraiment frôlé un épouvantable drame ! Mais il s’en tire avec une peine de 4 ans de prison, avec sursis pour le surplus de la détention préventive.
Il est peu après minuit le 3 mai dernier lorsque Philippe (53 ans) de Dison jette un papier enflammé dans la boîte aux lettres d’une maison située rue de Verviers à Andrimont. Là vivent les parents de son épouse dont il est séparé ainsi que celle-ci. Heureusement, son frère est venu passer la nuit chez eux par précaution, car Philippe s’était déjà manifesté dans l’après midi en donnant des coups de pieds dans la porte. C’est lui qui s’éveillera à temps pour alerter les secours qui sauveront in extremis les deux personnes âgées, coincées au 2ème étage et déjà intoxiquées par les fumées.
La raison de ce geste insensé ? Philippe l’avait expliquée au tribunal correctionnel où il a comparu détenu. « J’étais dépressif depuis ma séparation avec mon épouse, après 29 ans de mariage, j’ai d’ailleurs fait deux tentatives de suicide. Celle-ci devait partir le lendemain pour la Sicile, et je voulais l’en empêcher. J’avais peur de l’abandon et en colère aussi. J’avais beaucoup bu. Mais je me demande toujours ce qui m’a pris. J’ai dû perdre la tête à cause de l’alcool et des médicaments, j’étais désinhibé. On ne raisonne plus dans ces moments là. Je n’avais pas conscience que mes beaux-parents étaient là, je n’ai rien contre eux. D’ailleurs je n’avais pas l’intention de mettre le feu à la maison, juste à la boîte aux lettres. Je ne suis pas un assassin »
On pourrait le croire, s’il n’y avait ce sms où il menaçait son ex de mettre le feu chez elle.
Une mère maltraitée
Il dira aussi qu’il n’est pas violent, qu’il déteste la violence. Il était pourtant aussi poursuivi pour des coups portés à sa propre mère. « La relation était difficile avec elle, car son caractère était épouvantable, étant atteinte d’Alzheimer. Je devais tout gérer, mais jamais je n’ai été violent avec elle ». Ce n’est pas ce que disent des témoins, dont un affirme l’avoir vu la secouer et la frapper. D’autres parlent de traces de coups et d’énormes grossièretés à son égard.
Parties civiles comme ministère public s’étaient accordés pour dire qu’on est passé près d’un effroyable drame, si le beau-frère ne s’était pas réveillé. Mme Herman se disait interpellée par la gravité des faits, le manque de prise de conscience et le risque réel de récidive. Elle réclamait un total de 8 ans de prison.
Mais pour son avocat, Me De Coster, on n’est pas responsable de ce qu’on est ni de son état psychique. Il n’a pas voulu intentionnellement mettre le feu à la maison. Il pensait qu’on devrait lui laisser sa chance, sous forme de sursis probatoire, ce qui implique une peine de moins de 5 ans.
C’est le raisonnement que le tribunal a adopté, en le condamnant à 4 ans de prison avec sursis probatoire pour le surplus de la détention préventive, plus six mois pour les coups à sa mère Il devra en outre payer plus de 51.000 euros à l’assurance de la maison. (Luc Brunclair)