Ce sont des sommes colossales, comprenant amendes et confiscations, auxquelles a été condamné l’exploitant d’une plantation de cannabis découverte en plein centre de Dison, ainsi qu’une autre à Herstal. Ainsi devra-t-il s’acquitter, en plus d’une peine de prison de 30 mois, d’une amende de quelque 80.000 euros et il se verra confisquer quelque 225.000 euros. Et tout ça sans compter ce que réclamera Resa pour le vol de l’électricité, d’une montant assez considérable dans ce genre d’exploitation.
Le dossier démarre grâce à un drone de la zone de police Vesdre, qui détecté dans un immeuble du centre de Dison, au 45 de la rue Albert 1er, une source de chaleur alors qu’aucun habitant n’est inscrit à cette adresse, un signe éminemment suspect. Et une perquisition ordonnée à la suite de cette découverte permet de confirmer cette suspicion, puisqu’on y découvre deux chambres de culture de cannabis de 476 et 434 plants.
Le propriétaire de l’immeuble, un certain A. (45 ans) est interrogé, et prétendra qu’il ne faisait que louer les lieux à un certaine M., 53 ans. Mais il apparaîtra vite, notamment à travers les 7.000 appels téléphoniques dénombrés entre elle et A., que celle-ci n’était qu’un prête-nom pour un bail fictif, pour lequel elle était rémunérée 1.000 euros par mois. L’enquête permettra de découvrir une autre exploitation à Herstal, qui semblait avoir été désertée récemment.
La mafia albanaise impliquée?
Arrêté, A. a prétendu qu’il n’avait rien à voir dans l’exploitation des plantations, qu’il avait simplement été menacé par la mafia albanaise pour mettre à sa disposition ses installations. Chose qu’il a maintenue devant le tribunal où il a comparu, toujours détenu, en compagnie de M. et de quatre autres complices, dont l’un d’eux détenait cachés dans une chaussette 9.700 euros ! Mais à laquelle le ministère public n’a pas cru une seconde, estimant les profits illégaux réalisés à près de 104.000 euros pour Herstal, et à pas moins de 625.000 euros à Dison, montants dans il réclamait d’ailleurs la confiscation.
Le tribunal non plus n’a pas marché dans la prétendue implication de la mafia albanaise, aucun élément du dossier ne permettant d’y voir une quelconque participation au trafic. Il condamne donc A. à 30 mois de prison, avec sursis pour le surplus de la préventive, mais aussi à une amende inédite de 80.000 euros. Et en outre, une confiscation de 225 000 euros est ordonnée. Quant à M., elle écope de 15 mois de prison avec sursis et de 8.000 euros d’amende, ainsi que d‘une confiscation de 25.000 euros. Les autres complices écopent de quelques mois de prison avec sursis, et d’une amende de 8.000 euros chacun, les 9.700 euros trouvés chez l’un d’eux et une voiture étant également confisqués.