La tarte noire, un patrimoine gourmand à redécouvrir

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La lumière sur un patrimoine autrefois populaire. La tarte noire appelée aussi tarte au corin. Une association s'est créée pour réhabiliter ce produit du terroir aux origines ancestrales.

Le mélange est épais, bien noir et ressemble à s'y méprendre à du chocolat. Sauf qu'en réalité, la recette est entièrement réalisée à base de pommes douces et selon un procédé bien précis.  « Ce sont des pommes normales qu'on fait sécher. On le conserve. Et avant de faire ma préparation, je les réhydrate dans de l'eau chaude avec de l'anis et un peu de sel, dévoile Michel Burgers, Maître Boulanger – Pâtissier. Ensuite, on fait cuire. Bonnement deux ou 3 h dans une casserole. Puis, on le passe au chinois. »

Là, tout le marc est enlevé pour obtenir une purée bien lisse que Michel Burgers dispose dans ses fonds. « Ça goûte la pomme, c'est un peu anisé, un peu sucré, c'est un goût un peu spécial. C'est comme avec tout, on aime ou on aime pas », sourit l'artisan.

Ce savoir-faire séculaire, il le tient de son grand-père et tente de le perpétuer avec deux autres artisans de la région mais ce n'est aujourd'hui plus si simple. « Le problème, c'est que ces sortes de pommes, c'est un peu comme les fruits oubliés, on ne les as plus en grand quantité. Moi, je me rappelle qu'on allait avec mon papa chez un fermier et il avait de très vieux arbres fruitiers. On revenait avec des sacs de 50 kilos. Mais je sais bien que les arbres qu'il avait ont disparu. Donc voilà. »

Pour éviter que ce terroir sombre dans l'oubli. L'association « Les amis de la Tarte Noire » a vu le jour voici 4 ans. Et se mobilise pour réhabiliter ce patrimoine gourmand. « Ici, on fait de la promotion d'une foire à l'autre, d'une animation à l'autre, en demandant à chaque fois à un boulanger, puis à l'autre, puis à l'autre. On fait une tournante et ils nous fabriquent une trentaine de tartes, explique Anne Goblet, Membre de l'association « Les Amis de la Tarte Noire ». On vend à peu près 30 tartes par animation. Mais donc on a besoin de boulangers. Ça serait chouette que plus de boulangers se lancent sur cette pratique. »

Une pratique, véritable madeleine de Proust. « En tout cas, il y a toujours des étoiles dans les yeux quand les gens nous en parlent. C'est vrai, C'est le moment où on faisait aux communions, où on rassemblait les familles pour les kermesses aussi, pour les enterrements, ça faut le dire. Et donc toute cette convivialité là, si ça peut fonctionner avec avec la tarte noire, tant mieux. »

Pour s'en convaincre, rien de tel qu'une petite dégustation. « Les Amis de la Tarte Noire » seront présents au marché aux fleurs et du terroir de Welkenraedt en mai prochain.


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