C'est un très long conseil communal qui s'est tenu hier soir à Dison. Il a été marqué par la première interpellation citoyenne de cette mandature. Elle émanait du comité de quartier de Renoupré.
Le comité demandait des comptes sur l’aménagement tardif et partiel de la plaine de jeux, en se plaignant d’un manque d’entretien et de surveillance, ainsi que d’un espace réservé aux tout petits. Et aussi de ce que certains modules cassés n’ont pas été réparés. C’est l’échevin des finances, Jean Jacques Deblond, qui y a répondu. Tout en admettant que cet espace avait été négligé par le passé, il justifie certains aménagements (placement d’un goal et d’un panneau de basket etc.) qui ont été réalisés… après les vacances. « Nous avons rencontré des jeunes du quartier qui ont demandé ces aménagements en février dernier. Les délais administratifs étant ce qu’ils sont, surtout en matière de normes de sécurité à respecter, on n’a pas pu les réaliser avant. On a quand même investi 6.300 euros dans ces aménagements. Les modules cassés ? Ils ont été vandalisés, et certaines pièces manquent, qu’il faut faire refaire. Quant à un espace pour les tout petits, il est envisagé, mais c’est un autre marché ».
Les finances du CPAS en débat
Un autre long débat a eu lieu concernant les finances du CPAS, et principalement les comptes 2023, qui se terminent cependant par un boni de 151.000 euros, malgré une augmentation de 54.000 euros pour le personnel, et une légère diminution en termes de bénéficiaires du RIS (revenu d’intégration sociale). Mais au-delà des chiffres, ce qui est à noter c’est la mise en garde du président du CPAS Régis Decerf concernant les intentions du gouvernement en voie de formation de limiter l’indemnisation du chômage à deux ans. « Si une telle mesure devait être prise, ce serait une catastrophe pour les finances communales, puisque les gens exclus du chômage retomberaient automatiquement à charge des CPAS ! Les calculs indiquent que dans notre cas, cela pourrait aller jusqu’à une augmentation de 48%, soit plus de 2 millions d’euros. Il faudrait en outre 3 agents supplémentaires pour gérer cette nouvelle masse, d’où un coût pouvant aller jusqu’à 250.000 euros ».
A cela, Frédéric Delvaux (MR) réplique que ce sont là des chiffres alarmistes fournis par la FGTB. « Cette mesure peut paraître dure, mais tous les pays d’Europe pratiqunts des limitations, parfois plus sévères que 2 ans. Et n’oublions pas qu’il y a 200.00 emplois vacants ou en pénurie, il faut mettre l’accent sur la formation ». « Ca, c’est pas notre boulot, c’est celui du Forem, avec qui nous travaillons étroitement » rétorque Régis Decerf. Yvan Ylieff pour sa part ajoute qu’il faut savoir que le chômage est indemnisé à 100 % par le fédéral, tandis que celui-ci n’indemnise les CPAS que de 50 à 65 %. « C’est un coup des Flamands pour appauvrir la Wallonie » estime-t-il. Rayon taxes, rien ne bouge évidemment avant les élections. Le taux du précompte immobilier reste fixé à 2.500 centimes additionnels et celui de l’impôt des personnes physiques à 7,9%. « Ce sont des taux inchangés depuis 2011 pour le premier, depuis 2008 pour le second » commente l’échevin des finances.
Le projet Bonvoisin pointé du doigt
Enfin sont venues les inévitables et sans doute inutiles motions. La première est présentée par le PS et vise la révision des quotas pour les médecins diplômés en raison de la pénurie des médecins. Elle exprime l’exaspération voire la colère de Dison devant cette pénurie, qui risque de frapper la commune après la fermeture annoncée de la maison médicale. La seconde émane du groupe Ecolo qui veut l’arrêt de l’urbanisation de nos campagnes. Et de viser notamment le projet Bonvoisin, qui envisage la construction de 25 maisons et de plus de 80 appartements. « Ce n’est pas de notre compétence, mais de celle de la Région wallonne. Nous aussi, on veut que Dison reste entre ville et campagne » réplique l’échevine de l’urbanisme Carine Fagnant.