Fallait-il ou pas approuver l’avant-projet de Schéma de Développement communal de Malmedy, qui doit définir la stratégie territoriale d’ici 2050, hier soir au conseil communal ? Après une interruption de séance qui a fait suite à une longue présentation du bureau d’études Pluris, la majorité l’a adopté.
Mais pas l’opposition Entente Communale qui n’a pas compris l’urgence du vote 24 heures à peine après sa présentation en commission d’aménagement du territoire. « Le dossier est complexe et il nous reste deux ans pour le finaliser », explique le chef de groupe Jean-Marie Blaise qui avait demandé en début de séance le report du point. Refus de la majorité qui a estimé qu’il était suffisamment mûr que pour être présenté devant le conseil communal. « Ca fait trois ans que le dossier est en construction avec les différents acteurs comme la commission consultative d'aménagement du territoire et de mobilité (CCATM), les citoyens ou les élus du conseil communal. Il s’agit ce soir de l’approbation d’un avant-projet et de la validation du contenu minimum du Rapport sur les Incidences environnementales. A l’issue des élections du 13 octobre, ce point sera encore soumis à la réflexion », a justifié le Bourgmestre Jean-Paul Bastin (Alternative).
Ralentissement démographique
Après Soumagne en janvier dernier et Herve au mois de mai, Malmedy n’a pas voulu tarder à présenter cet avant-projet de Schéma de Développement communal. Cet outil à portée transversale doit permettre au Collège d’orienter et de programmer l’aménagement futur de Malmedy. Hier soir, Benjamin Belboom, Administrateur Pluris et géographe urbaniste a présenté aux élus le diagnostic de la situation actuelle. En tenant compte des objectifs wallons qui sont la limitation de l’étalement urbain et la réduction de l’artificialisation des terres. « Parmi les objectifs, il y a la concentration de l’urbanisation dans la centralité urbaine de pôle de Malmedy ainsi que la préservation de l’attractivité touristique du territoire », a-t-il indiqué. A Malmedy, le ralentissement démographique se confirme. « Il y a plus de naissance que de décès à Malmedy. Sans une migration positive des communes avoisinantes, Malmedy perdrait des habitants », explique Benjamin Belboom.
De 90 à 5 logements par an !
En ce qui concerne l’artificialisation des sols, l’objectif est d’arriver à 0 ha net d’ici 2050, à 75% des nouveaux logements au sein des centralités et seulement 25% en dehors. Mais à Malmedy, c’est actuellement tout le contraire ! La production est de 90 logements par an. D’ici 2050, elle est estimée à 5 logements par an ! Sachant que le dynamisme démographique va ralentir. Comme d’ailleurs à l’échelle régionale ! « De 2012 à 2022, Malmedy a connu une artificialisation de 7,4 ha/an (l’équivalent d’une dizaine de terrains de football par an). Malmedy s’artificialise de moins en moins. On devrait arriver à 1,8 ha/an d’ici 2050. Mais l’objectif final est bien d’atteindre 0 km²/an à l'horizon 2050 » indique encore Benjamin Belboom.
Nombreuses étapes encore à franchir
Mandaté depuis 2021 par le conseil et le Collège pour mener à bien ce dossier, l'échevin de l'Aménagement du Territoire Ersel Kaynak (PS plus) insiste sur le fait que qu'avec ce schéma, la ville va se doter d’un outil qui mettra en place une urbanisation raisonnée de son territoire sur base des instructions de l’UE et du gouvernement wallon via son schéma de développement territorial. "Sans cette déclinaison locale, nous serions contraints d’appliquer les prescriptions générales du gouvernement wallon qui sont plus restrictives parce qu’elles ne reconnaissent, par exemple, qu’une seule centralité pour la commune. Notre projet de SDC reconnaît de manière supplémentaire des centralités villageoises à Xhoffraix, Bellevaux et Ligneuville. Nous avons également prévu des cœurs de village pour pouvoir accueillir des activités spécifiques comme des commerces de proximité. Pour le développement du tourisme, nous avons prévu des plafonds de lits d’hébergement pour lutter contre la prolifération excessive dans certains villages où le rapport entre habitants et lits touristiques est de près de 100% ", argumente-t-il.
L’avant-projet du Schéma de Développement communal à présent adopté, il reste quelques étapes à franchir. Dont celle de son actualisation pour devenir un projet qui devra être approuvé par le Conseil communal. Soumis à enquête publique, il fera l’objet de différents avis qui seront sollicités. Avant une ratification finale par le Ministre de l’Aménagement du Territoire. De l’eau coulera encore sous les ponts.