C’est un très long conseil communal de Dison, en l’absence de la bourgmestre Véronique Bonni, qui a commencé par un émouvant hommage rendu par l’ancien bourgmestre Yvan Ylieff à la mémoire d’André Delaval, qui s’est éteint le 25 janvier dernier à l’âge de 82 ans.
« Nous sommes tous profondément attristés par la disparition de cet homme particulièrement attaché à sa commune, un vrai Disonais. Entré au conseil communal en 1982, il y sera resté 24 ans en y exerçant les fonctions d’échevin successivement des travaux, puis des finances et du personnel, et même de bourgmestre faisant fonction. C’est d’ailleurs son côté syndical parmi ses valeurs socialistes qui prédominait chez cet homme empathique, qui a toujours lutté pour la défense des services publics, dont la RTT d’où il était issu. »
Des chiffres vertigineux
La pierre d’achoppement de ce conseil a été principalement le budget du CPAS dont les chiffres apparaissent en effet comme vertigineux. On prévoit ainsi de dépenser quelque 26 millions pour l’aide sociale, avec une part communale dans son financement de pas moins de 3,3 millions d’euros. Pour arriver à l’équilibre sans plomber les finances communales, il a bien fallu prélever 450.000 euros soit la totalité du fonds de réserve. Ce qui inquiète beaucoup le président du CPAS Régis Decerf qui , après un long exposé sur les missions et charges qui pèsent sur les CPAS, s’est lancé dans un appel pour un refinancement par le fédéral de ceux-ci. « La plus grande part du budget va dans les revenus d’insertion, soit 10,7 millions, sans cesse en augmentation. Or ceux-ci ne sont financés par le fédéral qu’à raison de 60 à 65 %. Aujourd’hui, toute la dotation communale est mangée par ce poste, alors qu’avant elle permettait de financer d’autres services. Sans un refinancement des CPAS par le fédéral, et notamment du RSI, il sera impossible de remplir nos missions »
Ce budget a été l’objet de certaines critiques de la part de l’opposition, dont les plus virulentes venaient du groupe Ecolo. Ainsi, M. Lemoine a qualifié le CPAS d’armée mexicaine tandis que Jean Jacques Michels prônait des économies notamment sur le matériel informatique, s’attirant la réplique assez verte de Régis Decerf. « C’est ça, on va retourner au papier et engager encore plus de gens dans l’armée mexicaine pour traiter le tout ». M Michels s’indignait aussi du fait que la pauvreté n’était pas suffisamment prise en compte, ce qui a fait rigoler les membres de la majorité. Pardi, quand on consacre plus de 26 millions à l’aide sociale ! En outre, l’échevine Pascale Garnier énumère longuement toutes les aides fournies par la commune dans différents domaines tels que l’enseignement, la jeunesse, les sports, les aînés, le logement etc., qui relèvent du social et donc quelque part de la lutte contre la pauvreté.
Jefferson Arnauts, de Vivre Dison, a émis de vives inquiétudes quant à l’avenir du fonds de réserve carrément mis à sec, et celui de la maison de repos, et une éventuelle augmentation du prix des chambres. « Il restera inchangé, hors indexation » a promis le président du CPAS.
Finalement, le vote ne donne qu’un seul contre, celui du dissident socialiste Jean-Michel Delaval, et 4 abstentions, d’Ecolo et de Vivre Dison, pour 18 votes positifs dont celui du MR Frédéric Delvaux.
Des cadavres dans le placard?
Là-dessus est venue se greffer une demande d’aide du CPAS pour sa trésorerie à la commune, sous forme d’un prêt d’1 millions d’euros remboursable en 10 ans à raison de 100.000 euros par an. Une opération qui n’a pas plu non plus à Ecolo : « Notre parti ne sera pas le fossoyeur acceptant le risque de ce jeu de vase communicant entre vous. Nous ne voulons pas que la mandature suivante hérite de cadavres dans le placard » a dit JJ Michels. Quant à Jefferson Arnauts, il y voit une dotation déguisée. Il y a été répondu que pourquoi pas, puisque c’est finalement l’action sociale de la Commune qui est financée.
Le vote a récolté cette fois les 3 non écolos, ainsi que 4 abstentions.