Une sexagénaire était poursuivie pour harcèlement envers ses voisins. Une femme volubile, intarissable, au point que le juge ne peut en placer une, et avec ça un toupet étonnant puisqu’elle se présente comme conseillère du gouvernement, notamment en matière de terrorisme et d’islamisme !
Avec Anne, 66 ans, on s’attendait à une audience haute en couleurs. Elle le fut ! Et si on peut dire ça, c’est qu’elle a déjà comparu devant le tribunal, où elle avait stupéfié l’auditoire par son culot et son débit torrentiel. A cette époque, elle était poursuivie pour trois rebellions vis à vis de la police alors qu’elle refusait d’évacuer les lieux d’accident et qu’elle intervenait prétendument en tant que secouriste, donnant des ordres aux ambulanciers en s’instituant « chef du protocole ». Elle avait obtenu pour ça une suspension du prononcé.
Cette fois, elle comparaît pour harcèlement, sur plaintes de ses voisins qui depuis qu’elle est installée à Limbourg, se plaignent d’un tas de nuisances venant de sa part. En premier lieu, d’être épiés par elle du matin jusqu’au soir depuis sa fenêtre, d’où elle prend même des photos. « Et quoi, j’ai bien le droit de regarder tant que je veux le paysage. Je me fous parfaitement de la vie du prolétariat du coin ! » Ca commençait bien. La suite fut du même tonneau. Les voisins se plaignent également de remarques déplaisantes, de jets d’eau et de pétards, d’aboiements de son chien excité expressément par elle. Et aussi, d’avoir téléphoné à trois reprises à des collègues d’une dame pour dire qu’elle ne foutait rien alors qu’elle se disait en télétravail. Pas de pot pour elle, la dame en question se trouvait un bureau au moment d’un coup de fil !
Des cas sociaux ?
Mieux, elle a téléphoné à la présidente du CPAS de Limbourg, pour exiger qu’elle vire l’un d’eux, qui est conseiller du CPAS, la seule chose qu’elle reconnaisse, disant qu’il n’est qu’un ouvrier sans diplôme : « Ben oui, ce sont des baraki, des cas sociaux, des prolétaires, quoi ! » s’exclame-t-elle. « J’ai affaire à un groupe de mythomanes, de misanthropes doublés de paranoïaques » .
Là, le juge arrive à l’interrompre. « Vous les injuriez, là » Et elle de rétorquer : « J’ai le droit de me défendre, on est en démocratie » Car bien entendu, la dame nie la plupart de ce qu’on lui reproche et se présente comme elle même victime de harcèlement : « Je subis du matin au soir des claquages de portes et des engueulades infernales entre eux. C’est eux qui ont commencé les injures et à envoyer des jets d’eau. Moi, je travaille à des analyses pour le gouvernement ! »
Mme Wery, ministère public, se pose bien des questions sur la santé mentale de la dame, qui pourrit la vie de son entourage, jusqu’à écrire à la bourgmestre de Limbourg pour mettre fin aux agissements de son propriétaire sur le territoire belge ! Me Namur, partie civile, indique qu’elle fait l’unanimité contre elle et réclame 1.000 euros par plaignant, cinq au total. Me Wynants, son avocat plaide en droit sur les fondements juridiques du harcèlement, qui selon lui ne sont pas rencontrés. Jugement dans un mois.