Il est rare de voir deux femmes, dont l’une est détenue, comparaître devant le tribunal correctionnel poursuivie pour trafic de drogue et association de malfaiteurs. L’une est Disonaise et récidiviste, l’autre Heusytoise. Mais elles s’en tirent assez bien avec des peines de 18 mois pour l’une, à un an pour l’autre, mais chaque fois avec sursis pour le surplus de la détention préventive.
En novembre 2022 parvient à la police de la zone Vesdre une information comme quoi une certaine Fatima (50 ans) avait recommencé à vendre des stupéfiants à partir de son domicile à Dison. On dit recommencer car cette femme avait déjà été condamnée en 2019 pour des faits similaires, à une peine qui n’a pas été précisée. L’information précise que ce trafic serait de grande ampleur, puisqu’elle aurait écoulé en l’espace de seulement trois jours 50 grammes de cocaïne, 100 grammes de haschich et un kilo de cannabis.
Une surveillance a lieu une première fois dès le lendemain, lors de laquelle on observe 5 véhicules se garer devant son domicile et autant de personnes y entrer et sortir après une brève visite. Une deuxième surveillance permet de détecter qu’une certaine Déborah va et vient au domicile de cette Fatima.
Une perquisition est ordonnée au domicile de Fatima. On y découvre 55 grammes de marijuana, 10 timbres de LSD, 210 euros en cash, 2 GSM, 2 balances de précision, un pistolet d’alarme et un autre à billes, avec des cartouches à blanc, des signes évidents d’un trafic de stupéfiants.
De la cocaïne pour soigner un cancer
Fatima est arrêtée, et c’est toujours détenue qu’elle a comparu devant le tribunal correctionnel en compagnie de Deborah, qui elle est restée libre, pour trafic de drogue et association de malfaiteurs. Et où, malgré toutes les preuves qui s’accumulent, comme les témoignages de toxicomanes qui s’approvisionnaient chez elle, et de nombreux messages révélateurs dénichés sur ses téléphones, Fatima continuait à contester une vente organisée. Elle dépannait seulement une amie de temps en temps, et si elle consommait de la cocaïne, c’était comme anesthésiant de douleurs suite à une opération d’un cancer.
Quant à Déborah, après avoir nié toute participation à un trafic, elle a finalement avoué avoir vendu pour le compte de Fatima.
Les deux femmes s’en tirent finalement à bon compte, puisque le tribunal, après avoir laissé tomber la prévention l’association de malfaiteurs et reconnu qu’il n’avait pas la preuve d’un trafic de grande ampleur, a condamné Fatima à 18 mois de prison et 8.000 euros d’amende, avec sursis probatoire pour le surplus de la détention préventive pour la peine de prison et pour la moitié de la peine d’amende, et Deborah à un an de prison et 8.000 euros d’amende, avec le même sursis mais total pur l’amende. (Luc Brunclair)