Un jeune père de famille était accusé de violences envers sa compagne et ses deux petites filles, dont l’une, âgée à peine de deux mois et demi , a présenté tous les symptômes du bébé secoué. Déjà condamné pour violences envers sa maman et sa compagne, il niait cependant toute violence envers ses enfants. Il risquait un peu plus de 3 ans de prison, mais la sentence est moins sévère : 30 mois de prison, dont la moitié avec sursis probatoire.
Georges (prénom d’emprunt) 28 ans est un spécimen type d’une partie de la jeune génération actuelle : oisif, sans revenu, accro aux jeux vidéo surtout de guerre en passant des journées et des nuits sur sa console, ne se préoccupant guère de ses deux enfants et encore moins de sa jeune compagne qu’il prend pour sa bonniche. Un jour d’avril 2021, Ginette (idem) s’absente une demi heure pour aller à la boulangerie, laissant leur bébé Cathy (idem) de deux mois et demi à la garde de son compagnon. C’est encore trop pour lui, qui ne supporte pas les pleurs de l’enfant. Hors de lui, il téléphone à Ginette en lui hurlant que si elle ne rentre pas tout de suite, elle va voir ce qui se passera.Peu après, le bébé est pris de convulsions, qu’on prend d’abord pour des crises d’épilepsie. Il est hospitalisé d’urgence d’abord à Verviers, puis transporté à la Citadelle, à Liège. Et là, le diagnostic tombe : Cathy présente tous les symptômes du bébé secoué.
Des crises pour des bêtises
Georges est alors arrêté, et passera 9 mois en détention préventive. Trois ans plus tard, il a dû répondre de ses actes devant le tribunal correctionnel. Où il niait toute violence à l’égard de l’enfant. Pourtant, un voisin l’a entendu hurler : « Ta gueule, où je vais te tuer ».
« Je n’ai jamais touché mes enfants » prétendait-il, attribuant les symptômes de sa fille au fait qu’elle serait tombée d’un canapé chez sa tante. Pourtant, il était aussi poursuivi pour coup, insultes et menaces à leur fille aînée Anaïs (idem), âgée de 4 ans à cette époque, ainsi qu’à Ginette, sa compagne, ce que l’enfant et sa mère confirment : « Il n’en a rien à faire de ses enfants. Il pousse des crises pour des bêtises, joue à des jeux brutaux avec Anaïs, il m’a même frappée alors que j’étais enceinte de 2 mois » dira Ginette, chose pour laquelle il a déjà été condamné en 2020, ainsi qu’en 2016 pour coups à sa maman ! Pourquoi donc ne l’a-t-elle pas quitté ? Et d’entonner l’éternelle chanson trop souvent entendue chez les femmes battues : « Je pensais que j’arriverais à le changer, ce que je n’ai pas réussi à faire » avait admis Ginette, qui a fini cependant par s’en séparer lors de sa mise en prison.
Un quotidien infernal
Me Bourguet et Me Luypaerts, partie civile, décrivent un enfer vécu pendant 5 ans par Ginette. « Il avait un comportement indescriptible. C’était tous les jours des engueulades, des hurlements, de la casse, des coups dans les murs, pour un rien. En fait, il ne supportait pas Cathy, car il aurait voulu avoir un garçon. Si la petite, âgée de 3 ans maintenant, va bien, elle présente certains troubles du langage et du comportement, et devra être suivie par un neurologue jusqu’à ses 20 ans ! »
Mme Voisin, ministère public, avait évoqué aussi un quotidien infernal pour cette famille, qui devait subir l’agressivité habituelle du père de famille. Pour elle, il s’agit de faits très graves qui donnent froid dans le dos et qu’elle voulait voir sanctionnés de 40 mois de prison. Le jugement est cependant un peu moins dur : 30 mois de prison, avec sursis probatoire pour la moitié. Parmi les conditions à suivre, l’obligation de traiter son addiction aux jeux vidéos.