Un réfugié syrien de 35 ans est en Belgique depuis 2021, après un parcours compliqué. Il a fui son pays avec sa famille, c’est-à-dire avec son épouse, qui était d’abord l’épouse de son frère décédé dans une explosion et avec qui elle a eu deux enfants, et leurs deux enfants qu’ils ont eu ensemble. Après avoir vécu 4 ans en Algérie, ils ont abouti en Suède, puis en Belgique, d’abord dans un centre à Mouscron, puis à Arlon, et enfin à Olne. Et maintenant, il se retrouve à… Lantin, en prison, où il restera un certain temps : il a été condamné à 30 mois de prison, avec sursis partiel !
C’est par le directeur du centre de réfugiés d’Olne que l’alerte a été donnée. Averti par le CPAS que la dame ne s’était pas rendue à un rendez-vous, il s’est rendu dans leur logement et a trouvé les enfants qui se cachaient dans une garde robe. Ils avaient peur de leur père, ont-ils expliqué, en croyant que c’était lui qui rentrait.
La police est avertie, et l’enquête permet de découvrir que l’épouse et les enfants subissaient un calvaire, étant régulièrement frappés. Déjà en Algérie, le père s’était montré agressif envers eux. L’épouse révèle qu’elle était constamment surveillée, épiée, voire séquestrée, et surtout brutalisée. A peine en Belgique, à Mouscron, des incidents avaient éclaté avec d’autres résidents, parce qu’ils regardaient sa femme ! Elle parle aussi de menaces avec un couteau et un rasoir.
Cela a fini par une séparation du couple, ce que le réfugié syrien n’a pas supporté. Il la harcelait, la suivait, malgré une interdiction de résidence. Il menaçait par sms de la brûler, elle et les enfants. Il a envoyé une photo de lui avec un revolver, ou une vidéo mimant le geste d’un égorgement. Sur Facebook, il la traite de traîtresse, de pute avec des photos d’elle. Tout cela a fini par un mandat d’arrêt européen, car il s’était réfugié en Allemagne.
Elle détruisait ma famille
C’est toujours détenu qu’il avait comparu devant le tribunal correctionnel, où il avait joué les victimes. « C’est elle qui a commencé à poser problème, elle ne me parlait plus, sans raison. Je suis un papa, elle détruisait ma famille. Elle était amoureuse d’un autre. Moi j’étais à la peine, j’ai perdu mes enfants, ce sont eux les victimes ».
Une posture qui était loin de convaincre leur avocat, Me Cochart partie civile. « Lui, un père bienveillant ? Les enfants en avaient peur. En fait, il n’en a rien à faire, c’est elle qui était son obsession. Pour lui, la femme est la servante de service, alors qu’elle cherchait à s’intégrer en apprenant même le français, au contrarie de lui, et cela ne lui plaisait pas. Il ne lui laissait pas un instant de liberté. Il a été jusqu’à envoyer un message à un de ses frères en lui disant d’aller la massacrer ! »
Une version que partageait M. Lelotte, ministère public, pour qui on n’est pas en Syrie ici. Il n’a aucune tolérance pour notre mode de vie, et joue les victimes. Il réclamait 30 mois de prison ferme. C’est le taux de la peine appliqué par le tribunal, modérée toutefois par un sursis probatoire partiel pour la moitié. Parmi les conditions, apprendre le français !