Le 3 avril dernier, une femme téléphone à la police parce que son fils de 42 ans est en train de tout casser dans sa maison. Lorsqu’elle arrive sur place, rue Pierre Fluche à Verviers, elle trouve porte close.
A l’intérieur, un homme refuse d’ouvrir aux policiers en proférant même des menaces explicites : « Si vous entrez, je vous égorge, et ça va faire boum ! » ce qui en droit est qualifié de menaces d’attentat criminel. Il risquait pour cela 20 mois de prison, et écope finalement de 18 mois avec sursis probatoire.
Devant le risque éventuel d’explosion, les pompiers et les secours sont appelés sur place, et une partie du quartier est évacué, dans l’émoi général qu’on devine. Il faudra trois heures de négociation pour amener le bonhomme à la reddition sans qu’il mette ses menaces à exécution. Il est bien sûr arrêté.
C’est toujours détenu qu’il a comparu devant le tribunal correctionnel. Où il se justifie en disant qu’il avait bien le droit de ne pas ouvrir sa porte, puisque la police n’avait pas de mandat. Il explique aussi qu’il ne supportait plus sa mère, qui lui criait tout le temps dessus et qui appelait la police pour des futilités « Je dois tout faire à la maison, jusqu’à lui verser à boire ». A l’inverse, cette dernière se plaint d’une attitude agressive et imprévisible de son fils, qui a des problèmes graves d’addiction à l’alcool, à la cocaïne, et aux médicaments. Il l’aurait déjà menacée avec un gros bois. Ce jour là, elle avait refusé de lui donner 50 euros qu’il réclamait. Et c’est alors qu’il s’est mis à retourner toute la maison à la recherche d’argent, racontera-t-elle en ajoutant qu’il lui faisait peur. Assez étrangement, sa mère interviendra à plusieurs reprises pour qu’il soit libéré, car elle a besoin de lui, une attitude qui ne manque pas d’interpeller le tribunal.
En rappelant que le fils a déjà été condamné à 18 mois de prison pour vol avec violence en 2015, le ministère public réclame cette fois 20 mois de prison, tandis que la défense plaide pour un sursis probatoire.
Ce qu’elle a obtenu pour les 18 mois de prison que lui inflige finalement le tribunal.