Un homme de 25 ans est poursuivi devant le tribunal correctionnel après la découverte dans l’établissement qu’il tenait à Verviers d’une importante quantité de drogue. Il risque pour cela un an de prison ferme, mais ce qu’il y a d’effarant dans cette histoire, est que l’homme a déjà été acquitté de manière curieuse par deux fois pour ce même motif !
Le 13 mars dernier, une perquisition menée dans un bar à chicha au 21 rue de la station a Verviers, permet de découvrir un lot de pas moins de 6kg de cannabis. Ainsi qu’un revolver et 30 cartouches. Son gérant, un certain Younes (27 ans) est évidemment soupçonné de vente de drogue et arrêté. Mais l’enquête ne permettra pas de découvrir le moindre indice de vente, et il obtiendra un non lieu devant la Chambre du conseil pour ce motif.
C’est néanmoins toujours détenu qu’il a comparu devant le tribunal correctionnel du chef de détention de drogue et d’une arme prohibée, ainsi que du port public de faux nom car il s’était présenté sous le nom de son frère Mohamed. Où il prétend que la drogue ne lui appartenait pas, qu’elle était là en dépôt pour rendre service à un homme à qui il était redevable d’une forte somme d’argent et dont il ne veut pas révéler le nom. Et l’arme, c’était pour se défendre, car il avait reçu des menaces. Le ministère public réclame un an de prison ferme.
Un verdict étonnant
L’affaire pourrait s’arrêter là ! Si ce n’est que l’historique de ce Younes est particulièrement éloquent, car c’est déjà la troisième fois qu’il comparaît devant le tribunal pour ce même motif de détention d’importante quantité de drogue, et qu’il avait été acquitté deux fois de manière assez curieuse. La première fois, on avait trouvé chez lui pas moins de 5 kg de cannabis et 4.800 euros alors qu’il émergeait au CPAS. L’homme prétendait que le sac découvert derrière une palissade n’était pas à lui, et l’argent non plus, qu’il était à son frère qui lui avait confié. Le tribunal avait estimé que le sac pouvait bien provenir d’un voisinage douteux, et que l’argent saisi n’était pas à lui seul une preuve d’un trafic de drogue. Il a même ordonné que cette somme lui soit rendue. Pour le moins étonnant !
Un apprenti... scaphandrier !
La deuxième fois est encore plus effarante. En effet, lors d’une perquisition menée chez cet homme, qui prétendait suivre une formation de… scaphandrier, on découvre dans son appartement rue aux Laines à Verviers, dissimulés dans plusieurs cachettes, un total d’un kilo de cannabis et 8.000 euros cachés dans un mur et des sachets de conditionnement, ainsi que deux balances de précision. Devant le tribunal, Younes avait adopté la même argumentation que pour l’affaire précédente: la drogue et l’argent ne sont pas à lui, car à ce moment, il vivait chez sa copine et sous louait son appart à un certain Ilias. Qu’on n’a jamais cependant pu identifier . Et là aussi il avait obtenu un étonnant verdict d’acquittement, le tribunal estimant qu’il n’est pas établi qu’il s’est livré à la vente de drogue, et qu’il n’est pas démontré qu’il était bien le propriétaire de la drogue. Et que son train de vie peut s’expliquer par des gains… au poker !
« Ca fait quand même beaucoup » reconnaît le juge Defechereux, l’auteur des deux acquittements précédents.
On verra ce qu’il fera dans une huitaine de jours.