Le manque de médecins généralistes reste criant en Wallonie. Les communes de Baelen, Waimes, Stoumont, Stavelot, Lierneux et Trois-Ponts sont en « pénurie sévère ». La commune de Dison est, elle, en pénurie. Celle-ci n’est pas encore considérée comme « sévère ». Il y manque pourtant cruellement de médecins. La Maison Médicale La Bulle d’Air n’a plus qu’un seul médecin généraliste pour 2000 patients.
Ce matin, il y a peu de monde dans la salle d’attente de la Maison médicale La Bull d’Air. Et pour cause, seule une médecin généraliste y reçoit les patients, contre 5 auparavant. Un médecin pour 2000 patients inscrits, c’est beaucoup trop peu.
«Cela fait plus d’un an qu’on cherche et on a quasi aucune offre », soutient Vanessa Herman, infirmière à la Maison médicale de La Bulle d’Air à Dison.
Le problème dépasse la maison médicale. Il y aurait 7 médecins encore actifs pour les 15.000 habitants de Dison, dont 3 qui vont bientôt partir à la retraite.
C’est fini pour les médecins de travailler 80 h
« Il y a la problématique du numerus clausus qui limite le nombre d’inscrits aux études de médecine. Il y a la problématique de la qualité de vie qui fait que, aujourd’hui, un médecin travaille 50 h, ce qui est déjà pas mal, contre 80 h par le passé. Donc, il y a 30 heures qui disparaissent et qui ne sont remplacées nulle part. La population est vieillissante, donc les consultations augmentent. On a 20 % de consultations en plus sur les 15 dernières années et on n’a pas d’augmentation de médecins donc, évidemment, on va dans le mur ».
Des primes à l’installation, allant de 20 000 à 25 000 euros, ont été créée pour encourager les médecins à s’installer dans des zones en pénurie. Le nombre de numéros Inami va être revu à la hausse. Mais ces mesures seraient encore insuffisantes.
(Aurélie Michel)