Près d’un an et demi après les inondations, les communes touchées se reconstruisent petit à petit. Elles ont également entamé depuis de nombreux mois de longues réflexions et différentes études pour savoir comment reconstruire au mieux les quartiers, l’espace public et les bâtiments publics. C’est le cas de Limbourg. Ce mardi soir, une séance d’information à la population était organisée. Une petite centaine d’habitants de la commune y ont assisté. La bourgmestre Valérie Dejardin leur a présenté les premières conclusions de ces études. En voici détails.
Fortement touchée par les inondations, la commune de Limbourg pense désormais au futur. Les projets ne manquent pas. D’ici 10 ans, c’est l’objectif, la Ville espère avoir fini de reconstruire au mieux ses diverses infrastructures publiques : rues, places, ponts et bâtiments. Ainsi que ses quartiers les plus densément peuplés. "Soit on reste comme on est et on s’expose à de nouveaux risques, soit on a une vision sur le long terme et on se dit, en gardant le citoyen au centre, on reconstruit notre ville à l’aide des études, avec l’aide des citoyens pour en faire une ville plus résiliente, plus verte, plus durable avec la Vesdre qu’on doit voir comme un atout et pas quelque chose dont on a peur", explique Valérie Dejardin, bourgmestre de Limbourg.
Première zone concernée : celle située entre le Pont Vesdray et l’arrière de l’Avenue Victor David. "Le but, c’est d’avoir des zones d’immersion temporaire, des zones où la Vesdre peut déborder sans faire de dégâts. Ce seront donc des zones vertes, sans habitation, sans bâtiment en dur. Donc on va devoir démolir des habitations privées mais aussi, par exemple, la salle de La Rochette et la buvette du foot de Goé", précise Valérie Dejardin.
Des habitations démolies
La Ville rencontrera prochainement les riverains concernés par une expropriation pour leur racheter leurs propriétés. Conséquence directe également : les clubs de football de l’Union Limbourg et de Goé devraient être réunis sur un seul et même site se trouvant dans le prolongement de la plaine de jeux Odon Pierard.
Quant à la deuxième zone concernée : il s’agit du quartier du Vieux-Moulin, Pireux et le Quai des religieuses où là aussi, il y aura un travail à réaliser sur les berges. "A cet endroit-ci, première chose, on va agrandir le lit de la Vesdre et faire des berges en pente douce pour permettre de nouveau à l’eau de monter sans inonder les habitations. Deuxième chose, on va supprimer une partie des logements. Enfin, troisième chose, on va modifier la localisation du Rhuyff. On va avoir un Rhuyff qui va descendre directement des plateaux puis se jeter directement dans la Vesdre", détaille Valérie Dejardin.
Espaces et bâtiments publics
En ce qui concerne les espaces publics, des dossiers pris en charge par les calamités, les travaux pourraient déjà débuter au printemps 2023. "Par exemple le Pont de Vesdray mais aussi la Place de Dolhain, la rue Solvay, le Pireux, ... des éléments directement visibles. Comme le monument aux morts également", confirme la bourgmestre de Limbourg.
Pour les bâtiments publics, l’élément clé, ce sera le nouveau pôle administratif. On y rassemblera la bibliothèque, la justice de paix, le CPAS, la police et l’administration communale notamment. Le rez-de-chaussée et l’étage du Kursaal seront également restaurés. Alors qu’au centre sportif, la petite et la grande salle seront réaménagées.
Projets futurs
Et puis il y a les projets futurs. A commencer par la revitalisation du centre de Dolhain. Le site Hoeck servira de fer de lance. "Ici, sur le site Hoeck, le but c’est vraiment de faire un parking multimodal, un parking vert", ajoute Valérie Dejardin.
Sans oublier le projet intitulé « Respire », à l’entrée de Dolhain, avec la création de 60 nouveaux logements et l’amélioration de l’espace public.
Le montant total pour réaliser tous ces projets est estimé à plus de 40 millions d’euros, soit pratiquement dix années de budget extraordinaire. Un montant faramineux pour une commune de moins de 6000 habitants. La Ville espère bénéficier de subsides. Dans 10 ans, soit en 2032, à Limbourg, les stigmates des inondations ne devraient plus être visibles. (Renaud Collette)