16 prévenus, dont une dizaine de Syriens et cinq Bulgares, ainsi qu’un Macédonien, ont comparu devant le tribunal correctionnel de Verviers pour un trafic de faux permis de conduire… polonais ! C’est le Macédonien de 22 ans habitant Dison qui avait trouvé la combine sur Internet pour se procurer moyennement payement un faux permis d’origine polonaise. Il a fait profiter de l’aubaine d’abord des Bulgares, ensuite des Syriens habitant tous Verviers et Dison, le bouche à oreille se répandant dans cette communauté. Il se faisait rétribuer 1.000 euros pour ce « service ».
Devant le tribunal, certains ont reconnu savoir que le document était un faux, d’autres le niant, disant qu’ils avaient cru de bonne foi ce qu’on leur présentait comme un document original.
Ce qui a fait bondir le ministère public : comment peut-on croire que, n’étant pas Polonais, ne parlant pas le polonais, on puisse obtenir des documents officiels sans aucun examen en passant par un particulier ? Et de fustiger cette attitude : « C’est grave, on ne magouille pas avec des documents officiels. » Il réclame donc 15 mois de prison et la confiscation de 4.500 euros, fruit de l’infraction, pour le Macédonien. Par contre, il a reconnu que les bénéficiaires n’étaient pas véritablement des délinquants, qu’ils s’étaient laissés prendre dans un contexte de débrouille car il était impossible pour eux d’obtenir un permis vu le barrage de la langue. En effet, aucun d’entre eux ne parle le français, le procès se déroulant à l’aide d’interprètes.
Pour eux, coupables d’usage de faux, il réclame 4 mois de prison, sans s’opposer à des mesures de faveur que solliciteraient les défenseurs.
Jugement dans un mois. (L.B)