Les appels au boycott de la prochaine Coupe du Monde de football au Qatar se multiplient ces derniers jours, en particulier sur les réseaux sociaux. Stades climatisés, greenwashing, non-respect des travailleurs, les milliers de morts lors de la construction des stades, ... autant de raisons évoquées. Plusieurs villes et communes belges ont d’ores et déjà décidé de ne pas diffuser les rencontres. Dans notre région, des événements publics auront quand même lieu.
La Coupe du Monde au Qatar est très loin de faire l’unanimité. Sur les réseaux sociaux, les hashtags #BoycottQatar2022 se multiplient. Ils sont nombreux à fustiger la tenue de l’événement. Des personnalités comme l’ancienne star du football Éric Cantona prennent également position et ont déjà affirmé qu’elles ne regarderont pas un seul match.
Chez nous aussi, ça gronde. Certaines villes ont pris la décision de ne pas diffuser le Mondial cette année. A Verviers, l’échevin de la culture Jean-François Chefneux s’est exprimé à titre personnel dans une lettre ouverte. " La Coupe du Monde? Je considère qu’on danse sur la tête. Il y a les enjeux environnementaux qui se ressentent avec la crise énergétique. C’est abérrant. Même le système des compensations dont on parle est abérrant aussi. Au delà de ça, il y a des problèmes spécifiques au Qatar: la place de la femme dans la société, la défense des homosexuels, la liberté de la presse, le droit des travailleurs, ... Tous ces sujets-là sont en bonne partie bafoués au Qatar. Pour la simple et bonne raison qu’on parle Coupe du Monde et foot, on n’en parle pas trop? Je ne suis pas d’accord et je ne regarderai pas un seul match", réagit Jean-François Chefneux, échevin de la culture à Verviers.
Sans oublier les milliers de morts lors de la construction des stades. La liste des griefs est longue. A Verviers, un événement sera malgré tout organisé par un privé, lié par une convention financière avec la Ville, pour retransmettre les rencontres. L’échevin, lui, veut conscientiser le public. "Il faut que les décisions qu’on prend à partir d’aujourd’hui prennent en considération tous ces aspects-là", confirme Jean-François Chefneux.
A Spa, comme à Herve ou à Verviers, il y aura aussi un événement. Les organisateurs sont sur la même longueur d’ondes. Ils estiment que cette histoire de boycott arrive un peu tard. "Il fallait sortir du bois quand on a attribué cette Coupe du Monde qui n’a rien à aller faire au Qatar en plein hiver. Ca chamboule les championnats, etc. Sociétalement, c’est inacceptable. Là, on arrive dans la partie sportive des choses et je crois que certains veulent se donner bonne conscience. C’est parfois des excuses pour cacher le fait qu’organiser des retransmissions en Belgique dans un chapiteau en plein hiver, ce n’est pas rentable donc on lâche le hashtag BoycottQatar2022. Pour moi, on arrive dans le sport. Tous ceux qui ont dit qu’ils ne regarderaient pas les matchs, ils vont brancher leur TV et sortiront dans les rues quand la Belgique gagnera. Il ne faut pas être hypocrite", répond Olivier Colle, organisateur de l’événement spadois.
Boycott ou pas ? Toujours est-il que la Coupe du Monde débutera le dimanche 20 novembre prochain. Les supporters des Diables Rouges n’attendent qu’une chose : vibrer au rythme des exploits de notre équipe nationale.
Renaud Collette