Il aura fallu plus d’une heure de débat hier soir au conseil communal de Verviers ce lundi soir pour que les élus adoptent à l’unanimité la résiliation des quatre conventions liant la ville à la société City Mall via une procédure judiciaire.
« Cela met fin à une saga qui dure depuis 2004. Depuis 2019, ces conventions sont obsolètes et n’ont plus de sens puisqu’elles prévoient un centre commercial de 30 000 mètres carrés. Et que ce projet ne se fera pas. Malgré les menaces et interventions que le promoteur peut nous faire, nous sommes tous heureux de pouvoir voter la dénonciation de ces conventions », explique la Bourgmestre Muriel Targnion qui précise que le dernier permis est périmé depuis le 18 avril 2023.
Un courrier menaçant du promoteur ?
S’il a voté le point, le conseiller MR Freddy Breuwer regrette qu’aucune mesure n’ait été prise en matière urbanistique pour cadrer l’affectation future du foncier concerné par ces conventions. « A maintes reprises je vous ai proposé l’élaboration d’un schéma d'orientation local (SOL). Manifestement vous persistez à l’ignorer superbement » indique-t-il. Après avoir rappelé le refus de la région wallonne de financer l’achat des biens de City Mall à hauteur de 13 millions d’euros, le chef de groupe Ecolo Hajib El Hajjaji a fait état d’un courrier dans lequel le promoteur s’étonne que ces conventions soient dénoncées. « Votre politique fragilise les intérêts de la ville de Verviers. Mais il est inacceptable qu’un promoteur qui n’a pas respecté ses engagements interpelle des conseillers. Qui se moque de qui ? Il ne faut pas céder au chantage même si tout reste à faire » se demande-t-il.
« Enfin ! », a réagi de son côté le chef de groupe PTB Laszlo Schonbrodt « mais c’est la démonstration que nous devons garder une main publique sur des projets de pareille ampleur ». Le PTB a fait aussi mention de ce courrier reçu ce lundi de la part du promoteur et qu’il trouve »insultant » pour les verviétois. « Nous avons reçu de sa part une menace de 30 millions d’euros de dommages et intérêts ! C’est hallucinant et hors de propos ! » s’insurge Laszlo Schonbrodt.
Le PS prône encore le dialogue
Au nom du PS pourtant dans la majorité, le chef de groupe Malik Ben Achour craint que la ville ne soit bloquée dans ses développements futurs. « Nous devons continuer à privilégier le dialogue et la voie de la négociation considérant qu’un nouveau bras de fer juridique n’aura aucune autre conséquence qu’une nouvelle perte de temps considérable et une stagnation prolongée du centre-ville », prévient Malik Ben Achour qui ne désespère pas encore une négociation à l’amiable. « Sinon, ce sera la case tribunal et un trou noir pendant des années ».
Au final, tout le monde est d’accord pour dénoncer les conventions. Mais le point voté hier soir au conseil communal démontre une fois encore les profondes divergences de vue sur la façon dont ce dossier a été géré durant 20 ans par les uns et par les autres.