Depuis les inondations, la vie de l’école communale d’Ensival est très loin d’être un long fleuve tranquille. Une toute nouvelle école verra le jour en 2026. D’ici là, les classes, ce seront des modules préfabriqués. Des modules qui tardent à arriver.
C’est sur un terrain rue des Weines, à proximité du parc Godin, que 124 modules transformés en classes doivent être installés pour accueillir, durant 3 ans, les élèves et enseignants de l’école communale d’Ensival. Ces modules préfabriqués seront-ils installés à temps ? La question se pose....
Objectif : la rentrée scolaire fin août
Le marché avait été attribué à une société en décembre dernier. Les modules auraient même dû arriver avant les congés de printemps. C’était sans compter sur un événement perturbateur. "Malheureusement, une des sociétés éconduites pendant le marché a introduit un recours devant le Conseil d’Etat pour casser notre décision d’attribuer le marché à une autre société. C’est ce qui explique tout le retard. Le Collège a décidé, par prudence, de retirer sa décision d’attribution prise le 23 décembre dernier et de lancer un nouveau marché. Un marché similaire mais avec un cahier des charges renforcé pour ne plus être attaqué au Conseil d’Etat. Mais c’est clair qu’on a perdu 3 mois dans l’aventure", explique Maxime Degey, échevin des travaux (MR) de Verviers.
Or le temps presse. Les travaux de démolition de l’école actuelle démarreront en novembre. Les modules post-inondations, où se donnent les cours à l’heure actuelle, devront aussi partir. "Si tout va bien, ce sera pour la rentrée scolaire fin août. C’est notre objectif. Néanmoins, on n’est pas à l’abri d’un nouveau recours. C’est pourquoi on a renforcé les choses avec un avocat spécialisé pour que ça n’arrive pas", insiste Maxime Degey.
Inquiétude sur la qualité des modules
Si la Ville se montre rassurante, du côté de l’opposition, on se dit malgré tout très inquiet. "On a déjà eu des problèmes sur des modules dans des écoles à Pré-Javais. Maintenant, c’est à Ensival. On le voit clairement : dans cette majorité, il y a clairement un problème de méthode, de timing. Ce que nous voulons aujourd’hui, c’est une majorité à l’écoute du corps enseignant pour avoir des modules de qualité. Exemple concret : avoir un fournisseur qui est fabricant de modules et non pas un fournisseur qui va chercher des modules bas de gamme pour les amener", réagit Hajib El Hajjaji, conseiller communal Ecolo à Verviers.
La qualité de ces modules tant attendus, c’est aussi ce que craint l’ancien échevin Freddy Breuwer. Il aurait souhaité qu’on modifie le cahier des charges. La majorité a refusé. "Dans ce cas-ci, il s’agit d’un marché de travaux et non pas de fournitures. En ne mettant pas des critères suffisamment clairs au niveau qualitatif, on ne me précise pas si on va avoir des modules neufs ou d’occasion. On ne prévoit pas de façon très claire la hauteur sous plafond, la lumière naturelle qui doit pouvoir rentrer dans les classes. Et moi je proposais des critères comme 3 mètres de hauteur sous plafond, comme 30% de surface vitrée, etc. Tout ça n’a pas été retenu", regrette Freddy Breuwer, conseiller communal MR à Verviers.
La Ville de Verviers rassure
"On a perdu 3 mois mais on a eu 3 mois pour travailler correctement les choses. Je tiens vraiment à rassurer les parents, les 250 élèves, la direction et tous les conseillers communaux qui se sont exprimés sur le sujet, les containers seront de qualité. Notamment au niveau PEB. Il fera frais en été, il ne fera pas froid en hiver. Ce sera insonorisé. Le parc Godin servira de cour de récré. Je pense même que cette école provisoire laissera de très bons souvenirs aux élèves et professeurs", répond Maxime Degey.
Professeurs, élèves et parents d’élèves, les premiers à souffrir de la situation, ne demandent pas mieux. (Renaud Collette)