De nombreux zonings industriels étaient bloqués ce 9 novembre par des piquets. Chez nous, des grévistes ont fermé les accès du zoning des Plenesses. Pour Stephan Delhez, patron d’une tôlerie et président du Plenesses club, les syndicats se trompent de cible en bloquant des PME et des entreprises familiales : « On est dans le même bateau ».
Le mot d’ordre était donné : pas un camion, pas une voiture ne peut rentrer. Les 7 accès du zoning des Plenesses sont bloqués depuis 5h du matin. L’objectif des grévistes? Paralyser ce symbole économique de Verviers.
« C’est une grève générale donc on essaie de bloquer le plus possible, on essaie de bloquer l’économie, on essaie de montrer notre rapport de forces », explique Salvador Alonso Merino, secrétaire régional permanent CSC.
"Les syndicats se trompent de cible"
Les parkings des entreprises sont vides. D’habitude, 50 personnes travaillent ici, au sein de la tôlerie Delhez. Ce matin, ils n’ont pas pu accéder à l’entreprise. Si leur patron, Stephan Delhez, comprend les revendications des syndicats, il déplore la manière de les faire entendre.
« On a l’impression que les syndicats se trompent de cible. Ici, c’est principalement des PME familiales, de petites structures où on est très proche de notre personnel. On a aucune influence sur ce qui se décide à Bruxelles. On est un peu frustré parce qu’on est dans le même bateau et on nous met encore des bâtons dans les roues », explique Stéphan Delhez, président du Plenesses club.
"L’indexation cette année, c’est l’équivalent du salaire de 4 travailleurs"
Les entreprises doivent supporter la flambée des énergies et l’indexation automatique des salaires. Une indexation de salaire qui représente dans la Tôlerie Delhez l’équivalent du salaire de 4 travailleurs.
Impossible de répercuter complètement cette indexation sur le prix du produit fini en raison de la concurrence. En France, par exemple, les entreprises ne doivent pas composer avec des indexations. Dans ce contexte, assumer d’autres augmentations, comme le réclament les syndicats, semble compliqué pour les patrons de PME.
"Aujourd’hui, on peut négocier au niveau des secteurs, des entreprises. On peut cibler ces augmentations salariales mais aujourd’hui on nous empêche dans n’importe quelle entreprise d’augmenter les salaires. Pourquoi? Alors qu’il y a des entreprises qui font des milliards de bénéfices", précise le secrétaire régional permanent CSC.
Une diminution du prix des énergies pour les ménages et les entreprises
Chez 3B Fiberglass, les fours qui servent à fabriquer la fibre de verre sont restés allumés, mais rien n’est sorti de l’entreprise. Les ouvriers tenaient à manifester. Ils demandent une réduction du prix des énergies pour les ménages et leur entreprise dont les factures ont été multipliées par 8. Tous craignent une délocalisation de l’entreprise récemment achetée par un groupe indien.
(Aurélie Michel)