La Ville de Verviers a décroché un subside de 2,8 millions d’euros du gouvernement wallon. L’idée est de chauffer le Grand-Bazar et le C&A grâce à la géothermie, mais aussi de constituer une communauté d’énergies avec les bâtiments et logements avoisinants. Détails de ce projet innovant.
Le Grand-Bazar devrait devenir demain la nouvelle cité administrative de Verviers. A côté, l’ancien magasin C&A accueillerait des acteurs économiques locaux. Ces deux grands bâtiments ne seraient ni chauffés au gaz, ni au mazout. Leur source d’énergies se trouve sous ces pavés. Le principe de la géothermie est de forer dans le sous-sol pour y récupérer la chaleur. Ici, ces calories seraient directement puisées dans une nappe phréatique. L’eau «refroidie » est ensuite rejetée plus loin dans la nappe.
L’eau en sous-sol a une température constante toute l’année
Dans un premier temps, des forages exploratoires seront réalisés pour connaître le potentiel de 2 nappes envisagées.
« Il va falloir, à une certaine profondeur, qui sera déterminée par des sondages, trouver de l’eau qui est chaude et qui a une température constante toute l’année, et où il y a du débit, car, plus il y a du débit, plus l’eau sera chaude, plus on va pouvoir extraire cette énergie et la valoriser pour le bâtiment, détaille Matthieu Chamberland, ingénieur énergéticien chez Greisch.
"L’afflux de l’eau permettra une alimentation constante en chaleur"
« L’eau est un très bon conducteur. Le sol, il ne va pas bouger, mais l’eau, elle va s’écouler et donc, on aura toujours un afflux d’eau, à une certaine température, qui va nous alimenter constamment en chaleur si on ne vient pas épuiser cette fameuse nappe ».
Un réseau d’énergies
Si les performances énergétiques des nappes phréatiques sont confirmées, le projet ne s’arrêtera pas là...
« A partir du moment où on travaillait sur de la géothermie en centre-ville, on s’était dit: "Pourquoi pas être un modèle en Wallonie en centre-ville avec un projet de boucle de géothermie et sur cette boucle de géothermie, construire une communauté d’énergies, soutient Jean-François Chefneux, échevin de la Transition énergétique à Verviers. Au fond, c’est un peu ce qui se faisait à Verviers voilà très longtemps avec l’Intervapeur, mais de manière plus réduite et de manière beaucoup plus efficiente ».
Les productions de la géothermie et des panneaux photovoltaïques seraient mis en commun. Les consommations aussi. Des consommations qui ont l’avantage de se compléter, bureaux : la journée, logements plutôt le soir et le matin.
"On peut imaginer qu’un certain nombre de bâtiments privés et publics soient mis sur cette communauté d’énergie: l’ensemble PVI, différentes écoles et un quartier à reconstruire sur l’ancien site Belgacom".
Disponible 24h sur 24, 7 jours par semaine
Contrairement à d’autres énergies renouvelables, la géothermie a l’énorme avantage d’être disponible de jour comme de nuit, quelle que soit la météo. Elle permet de chauffer un bâtiment en hiver et de le refroidir en été. Alors pourquoi n’est-elle pas plus développée en Wallonie ?
« Le premier problème, c’est le coût : faire tous ces forages, cela prend du temps, cela demande des autorisations et cela a un certain coût. Ici, on a la chance d’avoir obtenu des subsides de la Région wallonne de l’ordre de 2,8 millions d’euros », précise l’ingénieur énergéticien de chez Greisch.
Le projet innovant de la Ville de Verviers vient en effet de décrocher un subside du gouvernement wallon de 2,8 millions d’euros. Au printemps, Verviers saura si elle bénéficiera aussi des fonds européens FEDER pour isoler et rénover le Grand-Bazar.
(Aurélie Michel)