Les travaux de démolition ont démarré cette semaine dans les galeries Voos à Verviers. L’idée est de faire table rase des galeries, des appartements au-dessus, de l’ancienne station Cynap et de trois immeubles contigus rue du Brou. Les bâtiments étaient devenus instables suite à un incendie.
68 ans, plus tôt, au même endroit, on démolissait l’usine Voos qui fabriquait des draps de billard et de tissus militaires. Un complexe commercial était alors créé au coeur de Verviers. Depuis 1957, les enseignes s’y sont succédé et un cinéma s’y est installé en 1960.
À ces gravats sont attaché tout un pan de souvenirs des Verviétois...
Un immanquable des temps de midi
"Je venais à l’école à Don Bosco et on allait se balader sur le temps de midi à gauche et à droite et on passait évidemment dans ces galeries", explique Jean-Paul Godefroid, ancien propriétaire d’une partie des galeries Voos.
"Le principal souvenir, c’était le cinéma. Donc le premier film que j’ai vu, c’était là. Quand j’ai été ado, on a fréquenté la galerie. Il y avait un magasin de cadeaux. Si je me souviens bien, il y avait aussi l’auto-école et donc c’était un endroit dans lequel on passait. On passait souvent".
"Pour Rocky 4, il y avait tellement de monde qu’il y avait la file dehors"
"J’ai vécu de grandes heures de cinéma ici à Verviers, explique ce Verviétois. Une chose qui m’a marqué, c’est la sortie de Rocky 4. L’avant-première de Rocky 4, cela a tourné au carnage. Il y avait du monde jusque dans la rue ici. Et la police a dû intervenir à trois reprises pour évacuer les gens. C’était incroyable!".
"Dirty Dancing, je l’ai vu plusieurs fois au cinéma des galeries. Dans ma jeunesse, il y avait toujours des ouvreuses au cinéma. C’était une autre époque", explique cette passante.
Le cheval à l’entrée des galeries, l’Auto-école, etc.
"On jouait dans le magasin et on pouvait sortir et rouler en vélo, ou en trottinette, dans la galerie, mais on ne pouvait pas dépasser le cheval. C’était la limite, explique Julie Lejeune qui a succédé à ses parents au magasin Tanaïs qui occupait les Galeries Voos. Je me souviens bien du magasin du cheval, de chez Lopes parce que mes parents faisaient toujours tout avec Lopes. Je me souviens aussi du cinéma où on allait me déposer à la "Madame du cinéma", on me laissait regarder le film. Et puis on venait chercher à la fin de la séance. Je me souviens du pop-corn à l’entrée, des fauteuils bleus, du tapis rouge, le grand escalier... On attendait tous sur l’escalier avant de monter dans la grande salle, la salle qui nous paraissait immense alors qu’en fait, elle est toute petite".
Les démolitions devraient être terminées en juin. Quid demain de cet espace en centre-ville ? Il est toujours propriété du promoteur CityMall, qui l’avait acheté pour y construire son vaste complexe commercial. Il a déposé un nouveau permis en octobre 2022 et doit apporter des études complémentaires d’ici avril.
(Aurélie Michel)