Après la période de fermeture des salons de coiffure suite au Covid, un Verviétois se présente chez son coiffeur habituel, qui refuse de le coiffer car il ne plait pas au client de porter un masque. Ce dernier, en rage, va lui porter un coup de poing qui aura de lourdes conséquences, puisque le coiffeur sera en incapacité d’exercer son commerce pendant plus d’un an. Le client risque lui pas moins de deux ans de prison !
Nous sommes le 20 mai 2020, dans cette période qu suit celle du terrible confinement dont tout le monde se souviendra sans peine. Beaucoup de commerces sont encore soumis à une fermeture obligatoire, dont ont été victimes entre autres les salons de coiffure. Ceux-ci viennent d’obtenir cette semaine là l’autorisation de reprendre leur activités, sous certaines conditions de précautions élémentaires.
Evidemment, après deux mois d’abstinence de coupes de cheveux, c’est l’affluence dans les salons de coiffure, dont celui exploité par Sedat au Pont du Chêne à Verviers. Le coiffeur s’est organisé pour ne recevoir ses clients qu’un à un selon les règles en vigueur, et exige le port du masque. Ce jour là se présente un certain Yalçin, qui prétendra par la suite être déjà venu deux jours plus tôt et avoir dû faire la file pendant plus de deux heures avant d’essuyer un refus d’être coiffé parce qu’il ne voulait pas porter un masque. Il essuie à nouveau un refus pour le même motif. Alors c’est le coup de sang. Yalçin empoigne le coiffeur qu’il projette dans la porte vitrée qui sera brisée, avant de lui porter un coup de poing à la tempe qui aura des conséquences graves, pour le coiffeur comme pour Yalçin lui-même.
Un an sans pouvoir ouvrir
Car Yalçin est poursuivi, près de quatre ans plus tard ( !) pour coups et blessures devant le tribunal correctionnel , où il ne se présente d’ailleurs pas pour s’expliquer. C’est donc Me Uerlings, partie civile, qui expose, sans détailler les blessures dont il a été victime, le principal dommage subi par Sedat, c'est-à-dire d’avoir dû fermer son salon pendant plus d’un an, étant en incapacité de travail pendant tout ce laps de temps. Il réclame une réparation de 2.500 euros provisionnels sur un dommage estimé jusqu’à présent à 41.000 euros et qu’une expertise devra fixer.
Pour Yalçin, les conséquences sont graves aussi. Car les blessures ayant entraîné une incapacité de travail de plus de quatre mois impliquent automatiquement une peine minimale de deux ans de prison. C’est évidemment la peine que réclame Mme Albert, ministère public.
Son avocat, bien présent lui, explique que son client était à bout de nerfs après cette période de confinement, et qu’il a eu un geste impulsif qu’il regrette aujourd’hui. Il demande au tribunal l de tenir compte de l’absence de casier judiciaire et du temps passé depuis lors pour lui accorder la suspension du prononcé.
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