Le 14 juillet 2021, les inondations ravageaient notre région. Deux ans après, les études sur le réaménagement durable de la vallée de la Vesdre arrivent à leurs termes. Certains chantiers de rénovation aussi. Nous sommes partis à la rencontre des bourgmestres des communes les plus touchées pour connaître les changements déjà opérés sur leurs territoires, les impacts positifs de cette catastrophe. On démarre à Verviers, avec le maïeur faisant fonction, Alexandre Loffet.
Les inondations de juillet 2021 ont balayé toutes nos réalités, notre interaction avec la rivière. La catastrophe a bousculé notre conscience face au changement climatique.
Verviers, déjà en pleine mutation, doit à nouveau se relever. Ici et là, la reconstruction est en cours... Des ponts sont jetés vers une nouvelle façon de vivre en ville.
Deux ans après, comment ce drame a-t-il déjà changé Verviers ?
Les commerçants n’ont pas baissé les bras
"On parle toujours des commerçants qui ont disparu, mais très vite, certains ont réinvesti, ont rouvert leurs magasins parce qu’ils croient toujours en Verviers et qu’ils n’ont pas baissé les bras", soutient Alexandre Loffet, bourgmestre f.f. de Verviers.
Les voiries résilientes
"On va faire les routes tout à fait autrement, on va repenser l’espace public autrement quand on refait des voiries en laissant plus de place aux espaces verts, à la perméabilité et à la convivialité. Donc, on va recréer un cadre de vie beaucoup plus agréable dans les quartiers sinistrés".
La végétalisation du centre-ville
"On va aller vers une verdurisation massive du centre-ville et des quartiers comme Pré-Javais et Ensival, c’est-à-dire qu’on va reconstruire des espaces verts, des berges écologiques... On va replanter des arbres. On va avoir une ville beaucoup plus verte, avec beaucoup plus d’espace, ce qui veut dire aussi qu’on va devoir rentabiliser davantage les espaces habités donc on va vers plus de densité les espaces habités, mais avec de grands parcs. Les gens pourront avoir des espaces collectifs de respiration en ville", explique Alexandre Loffet.
"On est parfois frustré que cela ne bouge pas plus vite"
Alexandre Loffet habite Ensival. Il est confronté au quotidien aux conséquences de la catastrophe. Comment les inondations l’ont-elles impacté personnellement ? Ont-elles changé sa façon de faire de la politique ?
"Forcément, cela marque, indique le bourgmestre faisant fonction. Comme la population, les mandataires aussi. On est confronté à la colère des gens, surtout au début. Je pense qu’on a réussi à recréer un dialogue avec tous les sinistrés. On rencontre évidemment les personnes à qui on doit acheter les maisons... Ils ne sont pas nécessairement demandeurs donc ce n’est pas évident à gérer au niveau émotionnel. On a aussi des contacts avec la population pour leur explique qu’on va changer tout leur quartier. Donc, ce sont de grands changements pour les gens et les mandataires. Moi, c’est vrai que j’ai parfois une frustration par rapport au rythme d’avancement des travaux, à toutes les procédures qu’on doit suivre... Notamment, ici, pour l’école communale d’Ensival. Quand je vois toute la quantité de procédures et les retards qu’on a, quand on a envie que ça bouge plus vite, c’est parfois fort frustrant, difficile à gérer, mais on doit tout le temps recommencer et avancer. C’est ça le but. Il faut rester positif!"
(Aurélie Michel)