Suite aux inondations de juillet 202, plusieurs dysfonctionnements avaient été mis à jour, dont la gestion de la crise et la culture du risque au sein de la population.
La commune de Limbourg avait été citée en exemple pour sa gestion de la catastrophe. Elle investit en formation de son personnel et en matériel depuis de nombreuses années. Il n’empêche. Elle a tiré des enseignements des inondations et a encore amélioré son plan d’urgence: "On a tous fait ce qu’on a pu ce jour-là. On a tous été dépassés, constate Denis Martin, directeur général de Limbourg et coordinateur du Plan d’urgence communal lors des inondations. Pour donner un exemple, notre centre de crise se situe dans l’administration communale, mais elle s’est retrouvée sous eaux. On a donc dû évacuer et ce n’était pas prévu par le plan d’urgence. Dans le nouveau local, on n’avait pas non plus d’électricité. Comment est-ce qu’on fait quand on n’a pas d’électricité? C’est un élément qu’on a corrigé"
Un plan d’évacuation pour parer à une nouvelle catastrophe
Limbourg a aussi mis sur papier un plan d’évacuation pour parer à une éventuelle inondation. Le plan d’urgence n’en comprenait pas encore un. Les outils qui ont fonctionné sont maintenus comme le porte-à-porte ou le passage dans les rues avec un mégaphone. "La force d’une petite commune, c’est la proximité des mandataires communaux, du personnel communal et des policiers avec la population. On garde cet aspect positif et on essaie d’aller encore plus loin en désignant des référents qu’on va pouvoir prévenir de l’évacuation dans chaque rue et qui vont pouvoir aller prévenir leurs voisins pour toucher un maximum de personnes et aller le plus vite possible. C’est un exemple de ces nouvelles stratégies". Des lieux d’évacuation, en sécurité, ont aussi été prévus par quartier.
Des sirènes?
La Ville de Verviers a décidé d’investir dans deux sirènes mobiles pour prévenir la population. A Limbourg, l’achat de sirènes est aussi en réflexion. "Cela va un peu à contre-sens. Les sirènes sont retirées un peu partout, car cela représente un coût d’investissement, un coût de maintenance. Il faut s’assurer que le bruit parvienne à la dernière maison et que celui-ci soit bien interprété. C’est une mission très compliquée d’évacuer la population. Quand l’eau est là, c’est trop tard. Il faut alors privilégier l’évacuation verticale, c’est-à-dire se réfugier à l’étage de son habitation", détaille le directeur général de Limbourg.
Des caméras pour surveiller le niveau de l’eau
Un agent ou un membre du collège communal doivent vérifier le niveau de l’eau aux endroits sensibles lors des alertes de pré-crue. Parfois la nuit. Limbourg envisage dès lors la pose de caméras pour faciliter cette surveillance.
Deux mallettes dans la commune prêtes au cas où...
Deux grosses mallettes sont prêtes à être emportées en cas de crise majeure à l’administration communale. Elles comprennent les plans d’urgence en version papier, des informations importantes, des chasubles pour identifier tous les protagonistes du centre de crise, des téléphones qui fonctionnent avec un réseau similaire à la police et les chargeurs adéquats, des mégaphones mais aussi, par exemple, des post-it géants. "Dans un exercice de gestion de crise, on a découvert qu’il existait des post-it géants. On ne pense pas toujours à tout noter et on oublie vite une information. Dans l’exercice, une personne par exemple était blessée. On a eu l’information parmi un flot d’autres informations et on a oublié d’envoyer les secours. Les post-it permettent de prendre note des éléments qui se passent et de s’assurer qu’on a rien oublié".
(Aurélie Michel)