La CSC-Transcom était en action ce mercredi matin à la gare de Verviers. Le syndicat exige un recrutement massif dans le rail belge. Pour porter ses revendications au gouvernement, les militants ont lancé une campagne de pétition auprès des navetteurs.
Du personnel, du personnel et encore du personnel, voilà ce que réclame la CSC-Transcom. Alors bien sûr, le syndicat réclame ces renforts au Gouvernement mais il veut aussi sensibiliser le public. Parce que le manque de bras, ça se répercute aussi sur le service aux clients. "Quand on supprime un train par manque de personnel, la première victime c’est le navetteur. Quand par manque de personnel, on n’a pas de dépanneur en ligne et qu’il y a une avarie, on ne sait pas solutionner le problème tout de suite. Quand on ferme les gares, c’est forcément aussi du service en moins pour le voyageur. On a fermé 44 gares l’année dernière. On a supprimé une centraine de trains au motif du Covid. Mais le Covid est l’arbre qui cache la forêt parce que derrière ça, c’est un manque structurel qui s’est créé au fil des années et des économies qu’on a à chaque fois réalisées sur le dos du personnel", explique Marc Eyen, permanent CSC-Transcom, chemin de fer.
Quant au personnel au travail, il ne compte plus les jours à récupérer: 100 000 au total pour la SNCB. Un personnel parfois épuisé...et les voyageurs n’y sont pas insensibles. "On voit que c’est dur pour eux. Je connais certaines personnes qui travaillent à la SNCB et on voit qu’ils ont dur. Je comprends et soutiens donc leur action", confie une navetteuse.
A l’heure où l’on met en avant la nécessité de revoir notre mobilité face aux défis climatiques et énergétiques, on ne s’en donne pas les moyens au niveau du rail belge, c’est ce que dénonce la CSC. Le ministre de la mobilité Georges Gilkinet a un plan ambitieux mais sans personnel supplémentaire, pour la CSC, ce n’est pas possible. Il faut recruter massivement. "Nous avons trois demandes : d’abord on est dans le conclave budgétaire, nous demandons donc que soit inscrit dans le contrat de gestion le fait qu’il faut du personnel pour faire rouler des trains et également qu’il y ait un plafond sous lequel il ne faut pas descendre. Ensuite, nous souhaitons qu’on dégage des moyens financiers pour la SNCB et Infrabel pour pouvoir engager du personnel. Enfin, que ces moyens financiers soient utilisés au recrutement", soumet Marc Eyen.
Recruter, ce serait bien...Encore faut-il trouver des candidats. "Je vais en parler à des proches. Je connais des gens qui n’ont pas de travail. Ca pourrait les intéresser", assure un jeune navetteur.
En sensibilisant les voyageurs, en obtenant leur signature au bas de cette pétition, la CSC espère se faire des alliés pour défendre les revendications du personnel face au gouvernement. La crise sanitaire ne masque pas la réalité: l’engagement de nouveaux collaborateurs devient urgent. (Renaud Collette)