La Wallonie compte 6 barrages réservoirs soit des barrages dont la fonction principale est de stocker de l’eau. La Gileppe est un de ces barrages, un ouvrage dont l'histoire est intimement liée à celle de Verviers. Dans le cadre des Journées wallonnes de l'eau, on vous propose d'y faire un tour!
C’est en aval des Fagnes, à deux pas de la Forêt de l’Hertogenwald que fut érigé en 1867 le barrage de la Gileppe. A l’origine ce barrage dit réservoir fut construit pour permettre aux industries lainières de jouir d'une eau de qualité en quantité suffisante et ce, tout au long de l’année. C’est aussi à cette époque sous l’impulsion de responsables politiques pressés sans doute par les industriels locaux que le réseau communal de distribution d’eau voit le jour à Verviers et avec lui l’installation de canalisation, de pertuis et autres aqueducs comme celui d’Hévremont.
Mais revenons à notre barrage. Le lac collecte donc toutes les eaux du bassin versant de la Gileppe mais aussi de la Soor.
Ici le lac a une superficie de 130 hectares, nous précise Christophe Grifgnée - Directeur f.f des Barrages-réservoirs (SPW) - Sa capacité est de 26.400.000 de m3. Le bassin versant total fait 54 km2. Le bassin versant, c'est l'ensemble de la zone qui collecte toutes les eaux de pluie.
Avant de descendre dans les murs de cet ouvrage d’art impressionnant, Christophe nous emmène au centre névralgique soit la salle de commande. C’est d’ici que l’on veille à la fois sur le barrage de la Vesdre à Eupen mais aussi sur celui de la Gileppe.
C’est ici qu’est repris l’ensemble de la supervision du barrage. Sur ce plan, on peut voir le lac, ses différentes entrées avec les débits qui rentrent actuellement, la cote du lac, les prises d'eau, le barrage. On voit toutes les conduites et autres vannes qui sont aussi reprises sur le schéma avec les débits qui passent et si on suit le chemin de l'eau, on arrive aux turbines pour la production d'électricité. Ensuite, on arrive au bassin d'amortissement où une partie de l'eau va partir pour la production d'eau potable et l'autre va être restituée à la rivière.
Notre visite se poursuit par la découverte des deux galeries qui se trouvent entre les parements du barrage. Celles-ci permettent la maintenance et la surveillance de la stabilité de l’ouvrage.
Ici, nous sommes au coeur de ce qu'on appelle la galerie de drainage. C'est ici que toutes les eaux de drainage qui passent sous le barrage sont collectées et ressortent par les drains qu'on peut voir ici ce qui permet de diminuer la pression exercée sur l'ouvrage et donc d'assurer sa stabilité.
L’ensemble de la stabilité du barrage est supervisée en permanence grâce à un pendule qui mesure les déplacements de la structure. On enregistre des variations saisonnières soit de légers déplacements du barrage mais qui sont tout à fait normaux. Tout cela est contrôlé et renvoyé vers notre système de supervision.
Le maître d’oeuvre de ce barrage inauguré en 1878 par le Roi Léopold II est un ingénieur liégeois Eugène Bidaut. Un siècle plus tard, pour répondre à la demande croissante en eau, le barrage sera surhaussé de 16 mètres pour atteindre une hauteur de 68 mètres. La Gileppe est le premier barrage du royaume et l’un des plus anciens d’Europe.