La colère gronde, de plus en plus, dans le secteur de l'agriculture. Nouvelle action hier soir, les ronds-points de Tiège, Spa et Francorchamps ont été décorés d'un pendu et d'une affiche au message clair à l'adresse des politiques.
Après Malmedy et Waimes dimanche soir, c’était au tour des ronds-points de Tiège, Spa et Francorchamps de se voir décorer de ces pendus et affiches explicites. Les agriculteurs ont donc remis le couvert, pour espérer se faire entendre, enfin, parce que l’agriculture se meurt. « Si on ne fait rien, c’est la fin des exploitations familiales », ne peut que constater amèrement Didier Schmitz, agriculteur et éleveur ovin à Jalhay. Il a lui-même été durement touché par la langue bleue, « j’ai perdu 48 bêtes sur 120. C’est une perte totale. On a été impuissants face à la maladie. Alors que de source sûre, la maladie était déjà bien présente en Belgique depuis le mois d’avril, mais on nous a laissé comme ça. Le 8 juillet la fièvre catarrhale a commencé chez moi et j’en paye les pots cassés maintenant. »
« On ne va rien lâcher »
« Je dirais qu’on est encore plus motivés qu’en début d’année », nous confie Floriane Dethier, agricultrice à Malmedy, « parce qu’on n’a rien obtenu alors qu’on nous avait fait beaucoup de promesses. Ici, en 2024, la situation dans les fermes s’est encore fortement dégradée, surtout à cause de la langue bleue. Ce sont déjà des situations tendues dans les fermes depuis des années, mais ici on a vraiment rajouté quelque chose de catastrophique, il y a des pertes pas possibles. Les agriculteurs aujourd’hui sont dans des situations bien pires. Alors on ne va rien lâcher », prévient Floriane Dethier, suivie par la grosse dizaine d’agriculteurs qui étaient mobilisés ce jeudi soir. Avant d’autres actions, plus importantes, plus coordonnées et donc aussi de plus grande ampleur dans les jours ou les semaines à venir…