Mauvaise nouvelle à Dison. La maison médicale Bulle d'Air va fermer ses portes lundi prochain. Elle était implantée dans le centre-ville depuis 25 ans. En cause : la pénurie de médecins généralistes. Les travailleurs vont donc perdre leur emploi. Et c'est aussi une perte pour les nombreux patients.
Dernière consultation pour tous les patients de la maison médicale "Bulle d'Air" à Dison. A partir de lundi, ce sera terminé. Elle doit mettre la clé sous le paillasson, faute de médecins généralistes. Pour les 1400 patients inscrits, c'est une mauvaise nouvelle. "C'était une facilité pour celles et ceux qui, comme moi, habitent dans le centre et n'ont pas de voiture. C'était proche de tout", nous confie une dame. "En plus, l'équipe est super sympa. Et elle a une vue globale sur chaque patient", ajoute un homme.
Impossible de recruter
A la Bulle d'Air, les patients peuvent rencontrer des infirmiers, des kinés, des psychologues ou encore une diététicienne. Mais pour les consultations médicales par contre, ça coince. La structure devrait recruter mais elle n'y arrive pas. "Il en faudrait 3 à temps plein. Or là, on tourne avec 1 seul temps plein et 1 mi-temps. Pour 1400 patients, c'est juste impossible. Comment expliquer cette pénurie ? On remet toujours cela sur l'histoire du numerus clausus mais il y a aussi un choix de vie chez les médecins généralistes. Fini de travailler 15h par jour. Ils veulent une meilleure qualité de vie. Puis il y a l'aspect financier aussi. Les salaires en maison médicale ne sont peut-être pas les plus élevés", répond Vanessa Herman, infirmière.
Un rôle psychosocial aussi
Non seulement ici l'équipe médicale soigne ses patients, mais elle leur offre aussi une prise en charge globale et endosse un rôle psychosocial. C'est une perte pour la commune. "On a une population très demandeuse. Il y a un suivi psychologique chez nous. Il n'y a pas que les soins médicaux. N'importe quel médecin généraliste n'a pas le temps d'offrir ce service-là. Moi, il m'arrive souvent d'aller à la pharmacie pour une patiente car elle a du mal à se déplacer", explique Vanessa Herman.
"Où va-t-on aller?"
Les patients de la maison médicale doivent désormais trouver de nouveaux médecins, ailleurs dans la région. Mais c'est compliqué. "Il n'y a plus de place nulle part. Où va-t-on aller? A Verviers, c'est full", nous dit-on. Implantée dans le centre de Dison depuis 25 ans, la maison médicale fermera définitivement ses portes lundi prochain. Une quinzaine de travailleurs vont perdre leur emploi. D'ici quelques mois, l’équipe médicale espère renaître de ses cendres et monter une nouvelle structure.