Depuis le 1er décembre dernier, les piscines wallonnes peuvent à nouveau accueillir des nageurs. Mais beaucoup d’établissements n’étaient absolument pas prêts à rouvrir à l’époque à cause notamment des protocoles très stricts à respecter et des analyses de la qualité d’eau à effectuer. C’était le cas de la plupart des piscines de notre arrondissement. Mais depuis lundi, une partie de celles-ci ont rouvert comme à Spa et à Dison, par exemple.
A Dison précisément, ce n’était pas la grande foule ce vendredi matin. Et, pour une fois, ce n’était pas à cause de la Covid-19 mais bien...de la neige. Elle en a refroidi plus d’un. La scoumoune jusqu’au bout. Pourtant, depuis la réouverture de la piscine lundi dernier, on a tout de même vu un peu plus de monde. "Hormis aujourd’hui, les écoles ont repris le cours normal, les clubs partiellement et le public, c’est au maximum de notre capacité. C’est-à-dire 20 personnes par bloc (des blocs de deux heures, ndlr) alors qu’en temps normal, il peut y avoir 50, 60, 70 personnes dans la piscine", explique Pascale Gardier, échevine des sports de Dison.
Si la piscine de Dison, comme d’autres ailleurs en Wallonie, a rouvert bien plus tard que le 1er décembre, date à laquelle elle aurait pu le faire, c’est parce que remettre une piscine en état, cela demande du temps : deux à trois semaines précisément. "On a d’abord dû réaugmenter les températures de l’eau et de l’air et ça ne se fait pas en quelques heures mais en quelques jours. Avant de faire les tests de qualité d’eau et d’attendre encore au moins une dizaine de jours pour avoir les résultats", explique Pascale Gardier.
Rouvrir après les vacances de fin d’année était donc plus judicieux. Et pour pouvoir accueillir à nouveau les nageurs, il a fallu respecter les normes de sécurité. Outre le nombre limité de personnes dans l’eau au même moment, un marquage au sol et des circuits ont été mis en place. Le prêt de matériel aquatique est proscrit. Puis il y a les traditionnelles gestes sanitaires obligatoires comme le port du masque jusqu’à l’arrivée dans le vestiaire, et dès la sortie de celui-ci. Ou le passage à la douche, avec savon, avant et après la baignade. Sans oublier le nettoyage et la désinfection des lieux après chaque passage.
La piscine a d’ailleurs fait appel à des renforts au niveau du personnel d’entretien. Ces renforts ajoutés aux nombreuses mesures de sécurité engendrent forcément des coûts supplémentaires. On peut donc se demander si finalement, cela valait la peine de rouvrir...en risquant de nager en eaux troubles. "On fonctionne à moitié pour le public. Au niveau des écoles, certaines ont décidé de ne pas revenir et, en plus, le secondaire ne peut pas recommencer. Quant aux clubs de natation ou de plongée, on en a que deux qui ont repris pour l’instant", confie Sabine Hottechamps, responsable de la piscine communale de Dison. "Ce n’est donc pas rentable, on le sait très bien. Mais on se rend compte que les personnes ont besoin de reprendre une activité physique et de retrouver un semblant de vie normale", ajoute-t-elle.
Même si ce n’est pas rentable, refaire du sport, bouger, c’est une bonne nouvelle pour les nageurs. Un petit plouf, pour un peu d’exercices et de bien être, c’est déjà ça. (Renaud Collette)