Décidément, la politique verviétoise est soumise à tempête ces derniers temps, tempête qui a touché également la zone de police Vesdre. En 2017, le conseil était amené à désigner un nouveau chef de corps pour la zone de police. Deux candidats avaient émergé du processus de sélection, Claude Paque, un Liégeois, et Alain Barbier, un Verviétois, commissaire travaillant au sein du Comité P. Deux candidats de qualité, nous assurait-on. De fait, le vote serré du conseil de police désignait Claude Paque, par 10 voix contre 9.
Pendant trois ans, Claude Paque a donc assuré à la satisfaction de tous la fonction de chef de corps. Mais c’était sans compter sur le recours introduit par Alain Barbier du chef de partialité de la part de la bourgmestre Muriel Targnion par ce que celle-ci avait affiché dans la presse avant le vote la préférence du comité de sélection pour Claude Paque. Un recours que le conseil d’Etat recevait favorablement, en cassant la nomination de Claude Paque.
Il a donc fallu recommencer le processus de désignation, du moins celle qui départageait les deux candidats finaux. Elle a eu lieu hier soir, lors d’un conseil de police à huis clos. Les deux candidats ont eu 10 minutes pour défendre leur candidature, et puis c’est tout. Le vote à bulletin secret a eu lieu dans la foulée, un vote à nouveau serré qui a désigné cette fois Alain Barbier, par 12 voix contre 10, et une abstention. Une conséquence sans doute de l’imbroglio politique qui règne à Verviers autour de la présidente du conseil de police Muriel Targnion, absente hier soir, Alexandre Loffet assurant la direction du conseil.
Un conseil qui s’est déroulé à huis clos, dans une ambiance surréaliste. Personne en effet n’a voulu s’exprimer, c’était un mutisme total, rare chez des politiques, par peur sans doute de nouveaux recours. Et les deux candidats avaient obligation aussi par la direction du comité P de la fermer à double tour.
Il faudra attendre encore un à deux mois pour qu’Alain Barbier entre en fonction, le temps que la ministre de l’Intérieur ratifie (ou non) sa désignation. En attendant, c’est le commissaire Philippe Thurion qui assure l’intérim. (L.B.)