Les villes et communes se préparent à l’arrivée des véhicules électriques. Cela entraîne de nombreux défis. Comme, par exemple, les câbles de recharge reliant une habitation au véhicule tout en traversant le trottoir. Pour ne pas encombrer la voie publique, et assister à tout et n'importe quoi comme passage de câble, la Ville de Verviers a décidé de réglementer cela, avec une demande d'autorisation d'ouverture de voirie obligatoire ainsi que l'installation de dalles équipées d'une goulotte nécessaire au passage du câble.
Les véhicules électriques fleurissent un peu partout dans notre région. Cela va de paire : le nombre de demandes d'installations de bornes privées de rechargement à rue, plus particulièrement en façade, augmente. Et par conséquent, les demandes d'autorisation du passage du câble sur la voie publique pour pouvoir se garer devant son domicile aussi. Or le code de la route est formel : le placement de câbles sur la voie publique est interdit. Il représente un obstacle.
À Verviers, on a pris le problème à bras le corps et on a trouvé une solution. "C'est de permettre l'autorisation de bornes sur des façades et surtout de proposer en trottoir de remplacer les dalles via des dalles spécifiques qui permettent de glisser un câble dans une goulotte et donc d'avoir le câble à fleur voire même en-dessous du trottoir. Ainsi, cela ne représentera pas un danger pour ceux qui circulent sur le trottoir, les piétons notamment", explique Amaury Deltour, échevin de la Mobilité de Verviers.
Fini de laisser traîner le câble sur la voie publique via quelconque technique simpliste et hasardeuse. Fini les caches câbles, les protections amovibles, les potences rétractables, ... Aucune solution alternative ne sera autorisée.
Une procédure de demande d'autorisation d'ouverture de voirie pour le placement de ces dalles bien spécifiques est obligatoire auprès du service travaux de la Ville. Des travaux à charge du propriétaire (avec 1000€ de caution) et qui doivent être exécutés par un entrepreneur agréé. Et à la question de savoir si on peut privatiser un emplacement de parking sous prétexte d'avoir une borne, la réponse est non.
Après Villers-la-Ville (Brabant Wallon), Verviers est la seconde ville wallonne à réglementer ce type de rechargement, la première en Province de Liège. Elle fait office de ville-pilote dans ce projet. "On sait qu'on a de plus en plus de gens qui ont des véhicules électriques mais qui ne savent pas recharger chez eux. On ne voulait donc pas se dire que ce problème allait constituer un nouvel obstacle pour les Verviétois. C'est déjà assez compliqué de ramener des gens en centre-ville ou de les maintenir en centre-ville. Imaginez si, en plus, on avait une difficulté supplémentaire en disant aux personnes qui vivent ou veulent vivre en centre-ville et qui disposent d'un véhicule électrique "quittez Verviers". On ne voulait pas du tout arriver à cela. Ce système permet de dire aujourd'hui qu'à Verviers, même pour ceux et celles qui vivent dans une maison mitoyenne en centre-ville, il y a une solution", souligne Jean-François Chefneux, échevin de l'Environnement et de la Transition écologique de Verviers.
La Ville de Verviers n'en oublie pas moins les bornes publiques dont l'offre est actuellement insuffisante. À l'heure actuelle, il existe seulement 4 bornes communales. Il devrait y en avoir 27 supplémentaires d'ici 2026.
Selon les estimations, en 2030, on comptera 700 000 véhicules électriques en Wallonie. À Verviers, avec cette nouvelle réglementation, on a décidé d'anticiper la problématique des bornes privées de rechargement.