En insécurité, c’est le sentiment qu’a, aujourd’hui, le personnel de la SNCB lorsqu’il va travailler. Que ce soit sur les accompagnateurs de train ou les guichetiers, les cas d’agressions physiques ou verbales sont en hausse. Notre arrondissement n’échappe pas à la tendance. Le 18 septembre, c’est un accompagnateur de train qui est agressé à Welkenraedt. Quelques jours auparavant, à la gare de Verviers-Central, c’est Nino Caltagirone sous-chef quai et délégué syndical CGSP qui est pris pour cible « En sortant de mon local, j’ai voulu aller vers les quais, une personne dormait devant la porte. J’ai alors essayé de la réveiller et là elle a essayé de me porter un coup de poing à l’estomac. J’ai pu esquiver et j’ai alors fait appel au service de l’ordre » se souvient l’homme encore fortement affecté.
Agressé deux fois en deux ans
Cette situation, c’est la deuxième fois qu’il s’y retrouve confronté en moins de deux ans. Et il n’est pas le seul, ses collègues aussi doivent faire face quotidiennement à une recrudescence de l’agressivité « On a beaucoup de SDF en gare qui mendient ou importunent les voyageurs, les guichetiers sont aussi concernés. Et puis, il y a aussi les voyageurs, qui, s’ils ratent une correspondance ou que leur train est en retard viennent nous agresser et ça ne fait qu’augmenter » déplore Nino Caltagirone
En 2017, 1165 cas d’agressions contre l’ensemble du personnel des trains et des gares étaient recensés soit une augmentation de 11% par rapport à 2016.
Des chiffres pris très au sérieux par la SNCB qui nous a assuré prendre toutes les mesures nécessaires pour enrayer le phénomène. Davantage d’agents Sécurail seraient d’ailleurs prévus. Une mesure jugée insuffisante pour Thierry Coune, Secrétaire permanent CGSP Cheminots Verviers- Welkenraedt « On demande à Sécurail d’avoir des prestations de 18h à 2h du matin pour assumer les derniers trains et venir en renfort aux accompagnateurs de train. C’est très bien de le proposer mais ça ne va pas changer grand chose vu la masse de travail qu’ont déjà ces agents donc ça représentera peut-être deux ou trois trains pour la région »
Un sentiment partagé par Nino Caltagirone qui aimerait, lui, qu’on n’oublie pas les plus petites gares comme Verviers. « On réclame une brigade Sécurail fixe comme à Liège et alors peut-être qu’on se sentira vraiment en sécurité » Une autre piste suggérée par la CGSP serait la simplification de certains titres de transport pour éviter les possibilités de fraudes et donc d’altercations. Quoiqu’il en soit, l’insécurité grandit, la profession elle n’attire plus. Quant à Nino Caltagirone, c’est la boule au ventre qu’il reprendra son service lundi prochain.
Audrey Degrange