Ils sont 600 Ukrainiens à s’être réfugiés dans la partie francophone de notre arrondissement. Présents depuis plusieurs mois, beaucoup apprennent le français. Comme de nombreux primo-arrivants, ils souhaitent trouver un emploi ou créer leur propre entreprise. Une réunion d’information à leur intention était organisée au CRVI à Verviers.
A la tribune ce matin-là au Centre régional de Verviers pour l’intégration? Des acteurs et associations qui aident et accompagnent les personnes dans la recherche d’emploi ou la création d’entreprise.
Dans l’assistance ? Une soixantaine d’Ukrainiens. Tous sont venus glaner ces précieux conseils, dans leur langue.
"J’ai dû m’adapter très vite"
Anastasiia Kovola en fait partie. Ingénieure en Ukraine, elle a débarqué en mars avec sa maman et ses enfants en Belgique. Son mari est resté au pays :« Quand je suis venue avec mes deux enfants, j’ai dû m’adapter très vite. Je n’avais pas le choix. C’est un autre pays, d’autres traditions, une autre vision et style de vie. Mais grâce dieu, j’ai eu beaucoup de bonnes personnes qui m’ont aidée à chaque étape ».
Apprendre le français est une de ses étapes et elle suit assidûment les cours. En parallèle, elle espère pouvoir décrocher un stage ou un travail de bénévole avant d’avoir l’opportunité un jour, elle l’espère, d’avoir un vrai job.
« Comme dans tout type de migration, les Ukrainiens veulent apprendre le français et, très vite, trouver un job pour subvenir à leurs besoins, explique Farid Nagui, directeur du Centre régional de Verviers pour l’intégration. C’est pour ça qu’on a fait cette séance d’infos: pour leur donner toutes les clés pour poursuivre leur insertion en Belgique »
"Je voudrais pouvoir me rendre utile"
Andrij Serzhantov, lui, était directeur d’une entreprise de soudure. Il est hébergé par une famille «formidable», selon ses termes, à Faymonville. Son épouse, grâce à son anglais, a pu trouver un travail. Lui, s’occupe davantage de ses enfants.
« Cela change, soutient Andrij Serzhantov. Pour moi, c’est très difficile de rester dans une position comme ça, passive. En même temps, je comprends très bien que, même à distance, je ne peux pas contribuer à l’économie ukrainienne : il n’y a pas d’électricité, des bombardements, des alarmes en permanence,... je ne sais pas continuer mon métier donc je voudrais bien m’investir et m’intégrer ici pour pouvoir me rendre utile en Belgique »
Premier obstacle: la langue
Le premier obstacle pour tous ces Ukrainiens est la langue. Beaucoup ont des diplômes, mais leu reconnaissance à la commission d’équivalence est longue et compliquée en Fédération Wallonie-Bruxelles, contrairement en Communauté germanophone ou au Grand-Duché du Luxembourg.
Le CRVI accompagne pour le moment 250 personnes ukrainiennes sur les 600 qui résident dans la partie francophone de notre arrondissement. Un nombre important. Habituellement, sur une année, le CRVI conseillait et aidait entre 350 et 450 primo-arrivants de toutes les origines.
(Aurélie Michel)