A Verviers, c’est une tradition, la Fête du travail se passe en deux temps. Le premier, il est politique, avec une formule de discours connue et reconnue. A la tribune, les orateurs se succèdent et usent de leur long temps de parole pour convaincre un auditoire déjà tout à acquis à leur cause. Saveur particulière cette année. On est à 25 jours d’un triple scrutin dont les enjeux n’échappent à personne. Du coup, on assiste à quelques piques plus acerbes en direction de l’ennemi : le Mouvement Réformateur en l’occurrence. Joutes verbales classiques en somme entre la droite et la gauche.
" A la Région, on a un gouvernement qui a tenu deux ans et encore et qui n’a rien fait si ce n’est détricoter ce qui avait été mis en place par l’équipe de Paul Magnette. Au Fédéral, on a un MR comme seul parti francophone avec trois partis flamands et un Charles Miche comme marionnette de Bart de Wever qui a dirigé le gouvernement pendant quatre ans en direct depuis l’hôtel de ville d’Anvers. Avec des dégâts terribles dans des secteurs importants comme les soins de santé (2 milliards d’euros d’économies sur le dos des malades !). Choisir entre se nourrir ou se soigner, c’est inadmissible !", s’insurge André Frédéric, 1er candidat effectif à la Région.
La classe moyenne touchée en plein coeur
Pressenti pour devenir futur député fédéral, l’actuel échevin Malik Ben Achour déclare lui qu’encore 5 ans avec eux, lisez le MR, et le modèle social que nous avons connu n’existera plus ! Et bang ! "On est vraiment dans une époque qui voit les fractures s’aggraver. Le gouvernement sortant a contribué à les créer ! Il s’est attaqué au pouvoir d’achat avec le saut d’index, aux soins de santé, à la sécurité sociale, aux pensions ! Il a touché en plein coeur monsieur et madame tout le monde, la classe moyenne, la classe populaire. Nous, ce qu’on veut, c’est réparer ça !", a expliqué Malik Ben Achour, 1er candidat suppléant à la Chambre.
"La gauche, c’est 60% de l’électorat wallon"
Deuxième temps de la journée, il est syndical. Et plus festif. Direction le parc Marie-Louise pour ce qui est devenu un grand classique. A l’un ou l’autre détail près… mais il n’est pas passé inaperçu : les stand du PTB, d’Ecolo, de Wallonie Insoumise, du PS étaient tous côte à côte. Signe d’un futur grand rassemblement de gauche ? "En Région wallonne, les forces de gauche représentent plus de 60% de l’électorat ! On sort d’un gouvernement fédéral où le parti qui représentait les wallons ne représentait même pas 25% de cet électorat. Et on a vu à quoi ça conduisait. Nous on dit qu’il faut qu’on respecte la sociologie de la Wallonie. Demain, ce ne sera plus possible d’avoir un gouvernement où les wallons sont à ce point marginalisés", déclare Daniel Richard, Secrétaire régional interprofessionnel FGTB.
Cour Fischer – Parc Marie Louise, deux lieux pour un champ de bataille d’avant élections. Le combat est d’ores et déjà engagé. (MY)