Nouvel épisode dans la saga de la majorité et du PS de Verviers en particulier, avec l’audition des membres du parti par un comité des instances du PS. cela s’est passé samedi au Floréal, siège du PS de Verviers. Étaient reçus les mandataires voulant rendre leur carte, et les autres sous la menace d’une exclusion, pour des échanges qui ont été relativement cordiaux si on en croit les quelques déclarations faites à l’issue de ces rencontres. Pour Alexandre Loffet, échevin et président de la Fédération verviétoise du parti socialiste, la balle est à présent dans le camp du Boulevard de l’Empereur.
« Je suis toujours membre du parti socialiste, mais je ne sais pas si je suis encore président de la Fédération, ou pas, c’est un peu flou », nous accorde-t-il au moment de faire le point sur ce gros dossier qui mine au sens propre la majorité et en particulier les rangs des élus PS de Verviers.
En ce qui concerne la réunion de samedi, avec d’un côté les pontes du PS de l’arrondissement et de la province, André Frédéric , Ersel Kaynak, Marc Goblet, la Liégeoise Marie-Claire Lambert et le Hutois Christophe Collignon, face notamment aux 7 membres en voie d’exclusion ou de démission du parti, dont Alexandre Loffet : « c’était plutôt des auditions, on est tous passés pour s’expliquer. Pour l’équipe qui reste fidèle à la bourgmestre, ce qui est clair, c’est qu’un dialogue ne peut pas être constructif et sain s’il y a toujours des menaces d’exclusion envers elle. On ne peut discuter avec un fusil sur la tempe. Tant que toutes ces procédures envers la bourgmestre ne sont pas levées c’est compliqué d’être dans une démarche de réconciliation. »
Malgré tout, on sent de l’apaisement, en tout cas, selon le président (suspendu ?) de la fédération verviétoise du PS, la rupture n’est pas définitive avec le PS. « Elle n’est pas définitive du tout, et d’ailleurs ce n’est pas nous qui en sommes à l’initiative. On a reçu un mail qui nous disait que, parce qu’on était signataires d’une motion qui avait vocation à stabiliser la situation politique à Verviers, nous étions de facto en procédure d’exclusion. Alors que je vois que maintenant, face à l’emballement que ça a suscité notamment auprès des citoyens, ils font marche arrière par rapport à cette procédure et je m’en réjouis. Mais je pense qu’il faut faire marche arrière encore un petit peu et faire preuve de plus de respect envers la bourgmestre. La rapidité et la brutalité cette mesure a été prise démontre quand même une certaine volonté d’en découdre avec elle que nous ne pouvons pas accepter. »
Mais quoi qu’il en soit, la rupture avec les pro-Hasan Aydin et autres fidèles soutenus par le PS de Bruxelles est, elle, belle et bien consommée. « Il y a une bourgmestre qui est élue. Je suis loyal, nous sommes loyaux. Nous sommes ouverts à tous les autres élus socialistes mais nous ne pouvons plus tolérer que des gens essayent de la déstabiliser et donc de déstabiliser tout le collège pour prendre la place. Nous ne pouvons pas non plus tolérer qu’il y ait des hauts responsables qui se rendent complices de ça. Et je pense que tout le monde s’en est bien rendu compte qu’il n’y a pas d’autre option que Muriel Targnion pour être bourgmestre de Verviers, c’est très très clair. Et donc il va falloir qu’on discute dans cette optique-là. Pour la stabilité de Verviers, il faut une sorte d’union, élargie au cdH, pour stabiliser la situation politique, cela me paraît indispensable. »
Au final cette (nouvelle) convocation de ce samedi n’aura pas fait avancer beaucoup les choses en bord de Vesdre, tout au plus apporter des éclaircissements sur les positions tenaces de chacun. En précisant que la bourgmestre Muriel Targnion, en vacances, n’a pu être entendue. (O.T.)