PS - MR - cdH - Nouveau Verviers et ex-PS, voici désormais les différentes composantes de la majorité verviétoise. Alors que le nouveau Collège communal a été installé vendredi dernier, peut-on enfin espérer un retour au calme, après plus d’un an d’une crise politique qui aura laissé des traces, tant au niveau de la sphère politique qu’au niveau des citoyens verviétois.
Comment les personnalités politiques de la nouvelle majorité ont-elles vécu cette période pour le moins trouble? Nous avons posé la question à « l’Indigné » Alexandre Loffet.
• Alexandre Loffet, revenons sur cette année de crise politique à Verviers. Vous êtes resté fidèle à Muriel Targnion et vous faites partie des « Indignés » (ex-PS). Comment avez-vous vécu cette période?
J’ai un sentiment de temps perdu, notamment par rapport aux différents scénarios qui ont été échafaudés. Je regrette évidemment la lenteur autour du vote du budget (finalement adopté le 29 mars dernier, ndlr). Concernant mon travail au quotidien, ce n’était pas simple car on entendait un discours du style « Dans 15 jours, vous ne serez peut-être plus là ». C’est clair que le bilan est mitigé. Je suis encore échevin pendant 20 mois puis je serai remplacé. J’ironise en disant que j’imagine que ça sera par quelqu’un de meilleur que moi.
Mais au bout du compte, je m’aperçois que toute cette période de crise m’a appris à relativiser les choses. Les soubresauts incessants ne m’atteignaient plus. Et puis, nous avons reçu de nombreuses marques de soutien. Nous avons senti qu’il y avait véritablement un refus d’une partie de la population par rapport à ce que certains tentaient de mettre en place.
• Certains n’ont pas été tendres avec vous, notamment sur les réseaux sociaux où vous avez été la cible de nombreuses attaques ou commentaires désobligeants. Etait-ce difficile à supporter?
Les insultes sur les réseaux sociaux glissent sur la carapace de mon indifférence. C’est clair que ce n’est pas agréable mais je ne suis pas arrivé au point d’envisager de supprimer mon compte Facebook par exemple. Quoi qu’il en soit, je préfère toujours tenir davantage compte de ce que les gens me disent en face. Même si ce sont des critiques.
• Avez-vous ressenti un désamour des citoyens verviétois envers l’ensemble de la classe politique?
Je ne parlerais pas de désamour. Je trouve que les citoyens étaient intéressés par ce qu’il se passait dans leur ville mais ils étaient déçus du spectacle. C’est pour cette raison qu’ils attendent aujourd’hui que l’on se rattrape. Mon sentiment est celui-ci : les citoyens ne voulaient pas que l’on refasse les élections à leur place. Ils voulaient que les résultats des urnes soient respectés. D’ailleurs, sans cela, le risque est grand qu’à l’avenir, ils n’aillent plus voter au prochain scrutin.
• Avez-vous ressenti un sentiment de solitude, par rapport à ces événements?
Non, car nous n’avons jamais été seuls. J’ai perdu des amis mais j’en ai retrouvé d’autres.
• Avez-vous voulu, ou envisagé, abandonner?
A 34 ans, c’est mon premier mandat. Cela aurait pu être très bien mais depuis le début j’ai senti que ça allait être compliqué. C’est frustrant car j’ai l’impression d’avoir été « tiré comme un lapin ». Mais tout le monde nous demandait de na pas abandonner, cela a empêché le doute de s’installer.
Quant à l’avenir, il faut retrouver le calme. Même si ça ne sera pas simple. Mais c’est de la responsabilité de ceux qui sont en place à l’heure actuelle. Le risque c’est que les esprits s’échauffent avant les prochaines élections. Il y a pourtant tant de choses à réaliser avant de penser au prochain scrutin communal.
Et personnellement, je n’ai pas envie de penser aux prochaines élections.
(Propos recueillis par M.L.)