Alors que d’autres communes comme Jalhay, Spa ou encore Pepinster ont reporté le vote de leur budget 2023 à l’année prochaine, Verviers a voté le sien hier soir dans un contexte particulièrement difficile. Certes, le budget est à l’équilibre mais c’est grâce surtout à un emprunt de plus de 7 millions d’euros à la Région.
Comme d’autres communes, Verviers subit de plein fouet les augmentations des coûts de l’énergie et autres indexations salariales mais en plus, il faut ajouter les répercussions des inondations. C’est donc un budget de crise, un énième, que la majorité a présenté hier soir. " On a toujours d’énormes dépenses liées au poste inondations : investissements, voiries, réfection des bâtiments communaux et le début du processus d’acquisitions de maisons suite aux études de la Région wallonne. Nous avons enocre de grosses dépenses liées à la location d’écoles temporaires. En plus, il faut ajouter une explosion des dépenses de personnel via l’indexation, des dépenses de transfert puisque les entités extérieures que nous finançons sont composées de dépenses de personnel aussi. Et encore l’augmentation des dépenses d’énergie de presque deux millions d’euros..." , fait remarquer Alexandre Loffet, Bourgmestre de Verviers f.f.
Les deux grandes taxes n’augmentent pas
Les prochaines années risquent d’être difficiles à Verviers. Le directeur financier n’hésite pas à affirmer qu’un refinancement massif à l’horizon 2027 est indispensable. " Partout en Wallonie, on a un problème crucial. Je peux entendre qu’on prenne le temps de renégocier collectivement et de permettre aux communes d’emprunter le temps que les refinancements arrivent. Mais il est grand temps que le gouvernement se saisisse fortement de la situation", explique Jean-François Chefneux, Echevin Nouveau Verviers.
Trois nouvelles taxes voient le jour, dont celle sur les emplacements de parkings mis gratuitement à disposition, mais les deux principales, l’IPP et le précompte immobilier, sont inchangés. "Nous n’avons pas augmenté les grandes taxes et il faut s’en réjouir pour l’ensemble des citoyens. Mais si on n’augmente pas les taxes, on manque immanquablement de moyens pour investir et notamment dans la rénovation de la ville", explique Claude Orban, Chef de groupe des Engagés.
Le Grand Théâtre et ses craintes financières
Un dossier est en train de cristalliser toutes les craintes. C’est celui du Grand Théâtre. Sa rénovation pourrait coûter beaucoup plus cher que prévu. " Il y a quand même deux lots sur les six qui posent problèmes ! Et ce sont les plus coûteux. Je suis inquiet par rapport à ce qui sera la charge de dette pour la ville pendant trente ans càd lorsque le projet sera terminé. Mais ça va peser lourdement sur les finances communales à cause du déficit d’exploitation", argumente le conseiller communal Freddy Breuwer. " On doit sauver le Grand Théâtre de Verviers ! Mais il va falloir redoubler de rigueur, de vigilance et de sérieux dans la gestion de ce projet. Et dans le monitoring financier ! Pour éviter des dérapages qui pourraient être fatals à la ville", insiste Malik Ben Achour, Chef de groupe PS.
Plus de 40 millions d’investissements
Dans ce contexte, le budget extraordinaire càd celui des investissements, est forcément limité. " On a quand même des investissements prévus pour plus de 40 millions d’euros dans des infrastructures, des écoles, dans le secteur de la petite enfance. Bref, dans des projets importants et très structurants pour Verviers. Avec la volonté de tourner la page sur des années difficiles et de voir le futur avec plus d’optimisme", explique l’échevin Maxime Degey au nom du MR.
Comme les autres communes, Verviers recevra l’équivalent de 14 mois d’impôt des personnes physiques au lieu de 12. Un one shot venu du fédéral qu’on peut voir comme un cadeau déposé au pied du sapin. (Manu Yvens)