A Verviers, on ne compte plus les réunions le dimanche, en soirée ou au petit matin. Ni les coups de fils entre les différents représentants politiques ou au sein d’un même parti. Pierre-Yves Jeholet, président du MR au niveau de l’arrondissement, est intervenu comme "facilitateur", tout comme Alain Mager, président du cdH de l’arrondissement de Verviers. Et le Theutois André Frédéric, chef de groupe PS au parlement wallon, est toujours à la manoeuvre. Sans, pour le moment, aucun résultat.
Tout le monde s’accorde à le dire: il faut accoucher le plus rapidement possible d’une solution. La gestion de la Ville de Verviers doit sortir du flou. "On ne peut pas se permettre un blocage comme au fédéral", signale Jean-François Chefneux, chef de groupe de Nouveau Verviers.
D’autant plus que les dossiers et chantiers redémarrent. Jeudi dernier, un premier collège communal avait lieu. Difficile d’imaginer une ambiance détendue autour de la table quand on sait que certains échevins ont signé un projet de motion de méfiance pour pousser dehors le président du CPAS Hasan Aydin (PS). Ou que d’autres échevins PS ont soutenu le projet de nouvelle majorité de la bourgmestre Muriel Targnion (exclue du PS) avant de faire marche arrière et de "rentrer dans le rang". "On arrive à fonctionner mais cela risque d’être plus compliqué quand on va commencer à parler du budget", indique Maxime Degey, chef de groupe du MR à Verviers.
Les partis interrogés espèrent une solution pour le conseil communal de Verviers du 14 septembre. Les textes de motion de méfiance et de nouvelle majorité devant être déposés 8 jours au préalable.
Quelle solution?
Le cartel (MR, cdH, Nouveau Verviers et Bernard Piron, dissident cdH), se dit "soudé", mais avec ses 15 sièges sur 37, ses élus ne suffisent pas à former une majorité.
Si le cartel s’associe avec Ecolo, ils réuniraient ensemble 19 sièges sur 37. "Une majorité trop courte et difficilement praticable" selon Maxime Degey (MR) qui, dans ce cas de figure, deviendrait alors bourgmestre.
Une alliance PS - Ecolo ou PS- Ecolo - cartel semble impossible car Ecolo l’a affirmé: il ne veut pas de la motion mixte imaginée par le PS pour placer Jean-François Istasse (PS) bourgmestre. Selon le code de la démocratie locale, le fauteuil de maïeur doit en effet revenir à l’élu socialiste qui a récolté le plus de voix, soit à Hasan Aydin.
La solution, qui serait pour l’instant privilégiée, serait donc une association du PS avec le cartel. "On doit encore affiner certaines choses. Nous voulons un projet de ville clair et accepté par tous", soutien Cécile Ozer, cheffe de groupe cdH Verviers.
Un autre problème est la répartition des 9 postes de bourgmestre et d’échevins entre le PS (13 élus aux dernières élections auxquels il faut retirer Muriel Targnion, Laurie Maréchal et peut-être bientôt Alexandre Loffet) et le cartel (15 élus). "Le PS ne doit pas oublier qu’il est à la base du problème et qu’il doit prendre ses responsabilités", explique Maxime Degey (MR).
Le bourgmestre serait alors Jean-François Istasse. Il s’agit en effet de l’élu socialiste recueillant l’assentiment du plus grand nombre au PS. La motion "mixte" pour lui permettre d’accéder au mayorat est en train d’être analysée juridiquement au sein du cdH et du MR.
Hasan Aydin resterait président du CPAS mais des "apaisements" auraient été trouvés. Une chose est sûre: "Il faudra faire des concessions pour trouver une solution", souligne encore Maxime Degey échevin verviétois. (Au.M)