Un accord de principe avait été conclu entre la société City Mall et la Ville de Verviers pour fixer un prix de rachat du patrimoine foncier à hauteur de 13 millions d’euros. Une condition suspensive liée au rachat des 10 000 mètres carrés de terrains concerne l’obtention d’un subside régional. Le délai de douze semaines qui avait été fixé expire ce mardi.
Or, il apparaît que le Gouvernement wallon n’a pas encore su proposer une solution financière viable pour soutenir l’opération. Ce qui a amené le conseil communal hier soir à prolonger l’offre et les conditions suspensives jusqu’au 31 mars. Voire jusqu’au 30 avril si le vendeur est d’accord.
Conscient que l’opération ne sera pas simple, le bourgmestre faisant fonction Alexandre Loffet (PS) a rappelé qu’il n’y aura pas de prolongation chaque mois. « Les actes devraient être passés au plus tard au conseil communal du mois de juin. Mais ce serait une occasion manquée si cette opération ne se faisait pas » déclare Alexandre Loffet qui affirme que des méthodes plus frontales (faillite ou expropriations) coûteraient quelques années supplémentaires.
Haro sur le prix !
Dans les rangs du PTB, le chef de groupe László Schonbrodt se demande s’il existe une tentative de la majorité de racheter les terrains dans le centre-ville ou si c’est un effet d’annonce. « Le premier problème reste le prix de 13 millions d’euros qui n’est pas calculé sur la valeur du terrain mais sur la valeur de ce qu’aurait pu être la vente d’un projet qui n’a jamais été réalisé ! » Il y a quelques jours, László Schonbrodt avait interrogé le ministre PS Christophe Collignon en charge de la tutelle sur les Communes et le ministre MR Willy Borsus en charge de l’aménagement du territoire. Tous deux avaient répondu que Verviers avait déjà perçu d’importants subsides post-inondations: 13 millions pour l’achat de biens à démolir et 8,9 millions pour le relogement.
De son côté, Ecolo s’est abstenu sur la demande de délai. « Nous demandons un état d’avancement des démarches », explique le chef de groupe Hajib El Hajjaji qui rappelle qu’il y a toujours un désaccord sur le prix. « La ville paye trop cher ce terrain ! » estime encore Hajib El Hajjaji.
La grande arnaque ?
Le conseiller communal MR Freddy Breuwer, lui, n’a pas suivi sa propre majorité dans la démarche. « On entend parler du recyclage de certains subsides ? Desquels s’agit-il ? Ce n’est ni défendable ni acceptable !», se demande-t-il. Comme chaque membre de l’opposition, Freddy Breuwer estime aussi que le prix est excessif ! « Renseignements pris, au MR on ne s’y trompe pas. De source sûre, les ministres MR sont bien conscients que le montant est surfait. Ils ont flairé la « grande arnaque », déclare-t-il tout en invitant à relancer une demande de procédure d’élaboration d’un schéma d’orientation local. Ce SOL lui paraît évident « afin de se prémunir contre la faillite et la vente au plus offrant ».
Au terme d’un long débat, 22 élus se sont prononcés en faveur de la prolongation de l’offre et des conditions suspensives, 1 conseiller (Freddy Breuwer) a voté contre. 6 autres se sont abstenus.