La séance marathon de près de six heures du conseil communal de Verviers ce lundi soir a été marquée par de longs débats sur la vente de site Belgacom qui fera bien l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt. Outre la vente du site lui-même, celui-ci porte également sur la bâtiment classé au 62/64 de la rue du Collège.
Comme l’a rappelé le bourgmestre faisant fonction Alexandre Loffet, il s’agit de recréer un îlot urbain complet qui intégrera prioritairement des logements qualitatifs. Avec la volonté de créer un éco-quartier qui assurera également une transition Nord-Sud entre la future Vesdrienne, le RAVeL en bord de Vesdre et l’ancienne Grand Poste mais aussi une transition Est-Ouest entre les quartiers de l’hyper-centre et la vieille ville.
« Pas la Croisette ! «
Par la voix de son chef de groupe Làszlò Schonbrodt, le PTB a informé d’emblée qu’il voterait contre la vente. « Ce ne sont pas des logements de standings impayables dont nous avons besoin, mais des logements accessibles ! Sur le plan environnemental, où est l’utilité d’avoir un éco quartier pour quelques-uns et pas pour tous ? Enfin, il est prévu que seule la majorité décidera du projet. Démocratiquement, cela pose question… ».
Alexandre Loffet a voulu préciser qu’on parlait bien de logement type « classe moyenne » avec une préférence pour des logements familiaux avec trois chambres. « Nous manquons de ce type de logements neufs à Verviers. Et notamment pour des personnes avec du pouvoir d’achat. Mais ça ne veut pas dire qu’on fait la Croisette ! »
Pas de participation citoyenne
L’ancien échevin en charge de l’aménagement du territoire Freddy Breuwer (MR) aurait aimé que ce dossier s’inscrive dans le cadre d’une réflexion plus large, plus globale et prospective sur l’avenir de l’hypercentre et la valorisation de l’ensemble des biens communaux. Tout en s’interrogeant sur le prix proposé pour le terrain. « Le prix de 1.600.000 € est influencé par celui de la maison classée 62 rue du Collège. Le terrain est vendu à 730.000 € mais les charges d’urbanisme à 55 € du m2 « développé » auront pour effet de le doubler. Mettre des charges d’urbanisme en centre-ville ne manque pas de surprendre. Et des charges d’urbanisme pour financer quels travaux ? », se demande-t-il.
Pour Ecolo comme pour le PTB, il serait judicieux de recourir à la participation citoyenne qui serait une condition de réussite et d’acceptation du projet. « Nous lisons qu’il n’y aura pas de commerce en rez-de-chaussée mais le quartier a pourtant besoin de revitalisation. On ne peut pas se contenter de mettre du logement uniquement », a déclaré le conseiller Dany Smeets. « C’est déconseillé par le Service d’Etude en Géographie Economique Fondamentale et Appliquée «(SEGEFA) qui dit qu’il faut éviter de rajouter des mètres commerciaux dans cette zone » a répondu Alexandre Loffet.
Répondant sur les modalités de la vente via l’appel à manifestation d’intérêt qui a été privilégié, le bourgmestre faisant fonction a déclaré que « si on devait prendre en compte toutes les idées de chacun, dans dix ans, on est toujours là ». (Manu Yvens)