Depuis le début de la rupture entre la majorité verviétoise et le président du CPAS Hasan Aydin, les échos d’Hasan Aydin au sein du CPAS sont très différents de ceux du collège communal.
La bourgmestre et les échevins verviétois lui reprochent sa politique du fait accompli, des insultes, un manque d’écoute et de confiance, des actes déloyaux ou sa tentative de mettre en place des permanences sociales.
Au CPAS verviétois, on parle plutôt d’ « ambiance collégiale », d’Hasan Aydin comme « d’un bosseur » mais très peu de conseillers de l’action sociale que nous avons contactés ont accepté de témoigner ouvertement.
Un clivage de plus de 20 ans entre le CPAS et la Ville
Le clivage entre la Ville et le CPAS serait largement antérieur à la présidence d’Hasan Aydin. Les deux institutions ont des modes de fonctionnement et des réalités très différents. La communication est donc parfois difficile.
"Je crois qu’il n’y a pas nécessairement une mauvaise volonté d’un côté ou de l’autre mais qu’il y a une incompréhension, une difficulté à communiquer, indique Jean-Bernard Van Bossche, chef de groupe cdH au Conseil de l’Action sociale. J’ai d’autant plus difficile de le comprendre qu’au CPAS, je crois que vous ne trouverez pas un seul conseiller qui vous dise qu’Hasan Aydin ait été arrogant, désagréable, qu’il n’ait caché des choses... Je pense que cela a toujours été une collaboration claire. On n’était pas toujours d’accord, ça c’est normal mais cela reste une collaboration".
"Il n’y a pas une volonté de nuire à la Ville, que du contraire"
Le CPAS compte 500 travailleurs, soit davantage que la Ville de Verviers qui en a la tutelle. Mais ses actions sont moins visibles. Il n’a pas de difficulté financière. 80% de son budget provenant de subsides extérieurs et 20% de la dotation communale. La Ville, en déficit, lui reproche un manque de rigueur.
"Quand on compare par rapport à la population qui reçoit le revenu d’intégration, le CPAS de Verviers est loin d’être surévalué ou surcoté... Bref, on ne lui donne pas trop d’argent, explique Jean-Bernard Van Bossche. Quant à la façon dont est utilisée l’argent au CPAS, on peut en rediscuter, il y a peut-être des choses qu’il faut changer, qu’il faut améliorer... Il y a peut-être des choses qui ne sont pas bien expliquées mais, en tout cas, il n’y a pas une volonté de nuire à la Ville que du contraire! Les projets que le CPAS essaie de mettre en place, ce sont des projets qui seraient financièrement rentables mais qui seraient aussi des projets porteurs pour les citoyens".
Les conseillers de l’action sociale que nous avons pu interroger, mais qui ont souhaité rester en coulisses, qualifient Hasan Aydin comme à l’écoute et respectueux. Gaëlle Denys, conseillère de l’action sociale socialiste, précise qu’elle n’a jamais dû faire face à une attitude misogyne d’Hasan Aydin. Certains précisent encore qu’on peut lui faire quelques reproches mais pas plus nécessairement qu’à un autre élu... (Au.M)