La commune de Jalhay va déposer un recours contre le permis qu’elle a obtenu pour la transformation de l’ancienne maison communale de Sart. Pour elle, les conditions exigées sont trop nombreuses et posent question.
La commune de Jalhay va déposer un recours auprès du ministre wallon Willy Borsus contre l’obtention du permis d’urbanisme qu’elle a elle-même demandé. Ce paradoxe mérite qu’on s’y attarde.
Ce permis concerne la rénovation de l’ancienne maison communale de Sart qui abritait le CPAS. Le chantier a été reporté et débattu depuis 20 ans, notamment en raison de son coût. Il consiste en la démolition partielle du bâtiment puis sa reconstruction pour l’adapter aux normes énergétiques actuelles et le rendre accessible aux personnes à mobilité réduite.
Des ardoises et des briques à la place du crépi
"Nous avons reçu le permis du fonctionnaire délégué à l’urbanisme, mais à certaines conditions. Nous sommes interrogatifs face à ces décisions. On nous dit qu’on a le permis, mais qu’il va falloir changer le crépi de façon générale, soutient Michel Fransolet, le bourgmestre de Jalhay. Les pignons et la façade arrière devaient être recouverts de crépi. Une pétition de riverain, a été déposée chez la fonctionnaire déléguée, en dehors des dates légales. Celle-ci demandait un parement en briques. Le fonctionnaire délégué exige lui des briques à l’arrière mais des ardoises sur les pignons alors que personne ne demandait d’ardoises. Nous ne comprenons pas. L’architecte avait pourtant interrogé un des agents du fonctionnaire délégué pour lui parler des matériaux et du crépi a été récemment accepté à l’école de Sart".
"On veut faire de la maison communale un paquebot"
"En plus, on nous demande de mettre des briques à la place du crépi mais sans nous demander de modifier les plans. Or, des briques nécessitent une autre fondation. L’isolation doit être repensée. Et puis, on nous demande d’installer des cheminées en inox sur le toit pour la prise d’air et l’évacuation d’air. L’architecte a calculé que ces cheminées devraient avoir un mètre de diamètre en inox. Cela va faire, à mon avis, un peu, paquebot. Ces modifications auront bien sûr un coût. Sans compter l’évolution des prix des matériaux depuis qu’on a déposé le permis. Or, le projet est déjà estimé à 3 millions d’euros...
Donc, on a décidé d’aller en recours contre l’octroi de notre permis parce que, pour nous, un permis avec autant de grosses conditions, mais sans modification de plan, cela ne va pas et cela ne nous convient pas", ajoute le bourgmestre jalhaytois.
(Aurélie Michel)