Visite de terrain ce lundi matin pour la ministre fédérale de l’Intérieur, Annelies Verlinden. Trois mois après les inondations, elle est revenue à Limbourg pour faire le point sur la situation avec les autorités et les différents services de secours comme la police et les pompiers dont les commissariats et casernes ont été impactés. Elle s’est ensuite rendue à Goé où elle a pu mesurer toute l’ampleur de la catastrophe à la beurrerie Corman qui tente toujours de relancer son outil.
Audrey Degrange
Félicitée par l’ensemble de la classe politique pour sa gestion de crise lors des inondations, la bourgmestre de Limbourg, Valérie Dejardin accueillait ce lundi la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden. Une visite de réconfort pour la population toujours fortement impactée et aidée au quotidien par la Croix-Rouge où 360 repas sont encore distribués chaque soir. Une marque de soutien aussi pour les différents services de sécurité comme la police qui a vu son poste inondé sous 2m50 d’eau. « Je trouve que c’est important que l’autorité fédérale se rende compte des problèmes que nous connaissons et des dégâts que nous avons subis, explique Vincent Corman, Chef de corps de la Zone de police du Pays de Herve. Après, on a également pu, avec le Gouverneur de la Province de Liège, la Bourgmestre et les pompiers lui faire part de notre expérience et ce que nous avons vécu durant l’été. »
Et tous sont unanimes, si Limbourg a su mettre sa population à l’abri en évacuant, c’est avant tout grâce à une connaissance parfaite du terrain, une identification rapide des personnes ressources et surtout la relation de confiance tiséee au fil du temps entre les différents acteurs. « Quand on est au centre de crise, qu’on dirige et qu’on prend les décisions, on se réfère aux personnes qui sont sur le terrain, détaille la Bourgmestre de Limbourg, Valérie Dejardin. Ce sont nos yeux, on doit avoir confiance et réciproquement sinon ça ne peut pas fonctionner. Quand on dit aux habitants de faire quelque chose, il faut qu’ils soient certains que ce qu’on dit est la bonne décision et donc il faut qu’ils aient confiance en l’autorité compétente. »
Le 14 juillet dernier, la situation vécue à la beurrerie Corman sera aussi un élément déterminant. Protégée par une digue de 2m50, un canal de déviation et une prairie tampon de 6 hectares, l’entreprise est normalement en sécurité. Pourtant l’eau et la boue s’infiltrent, ce qui met les autorités en alerte. Entièrement ravagée, l’entreprise dont les pertes s’élèvent à plus de 75 millions d’euros tente aujourd’hui de se relever, de relancer l’outil au plus vite et surtout de préserver l’activité à Goé. « L’entreprise Corman était une entreprise en bonne santé, aux valeurs de respect de l’humain et de l’environnement et elle doit retrouver au plus vite sa rentabilité, insiste Vincent Mazy, Directeur général Corman. Nous avons un impact sur le bonheur social dans la région et je pousse un véritable appel au secours. Il faut mobiliser l’ensemble des acteurs régionaux et fédéraux et à chacun de donner ce qu’il jugera utile pour aider les entreprises à sortir de cette période financière dramatique. »
Particulièrement à l’écoute et posant beaucoup de questions, la Ministre de l’Intérieur leur a promis, elle fera tout ce qui lui est possible. « On va les soutenir, on va encore tenter de donner du support, confirme la Ministre. Je vais faire remonter les messages vers mes collègues compétents et c’est clair qu’il faut être là pour les gens et les entreprises des zones sinistrées. »
La visite s’est achevée au poste de secours de Limbourg lui aussi touché mais toujours opérationnel. L’occasion pour la ministre de constater que même si elle existe, la gestion de crise doit être beaucoup plus solide. « C’est clair que la communication doit aller beaucoup plus vite. Les pompiers, même sinistrés ont fait un travail remarquable mais il faut encore aller plus loin dans les améliorations pour être mieux préparé dans le futur. »
Annelies Verlinden qui a également confirmé qu’un budget supplémentaire venait d’être dégagé par le gouvernement fédéral pour aider les services de secours et ceux de la protection civile.