Rebaptiser les rues portant le nom du « Roi bâtisseur », Verviers s’est aussi posé la question. Mais cette réflexion est née en janvier, bien avant la polémique actuelle autour de la décolonisation de l’espace public. Pour contextualiser la situation avant d’arrêter sa décision, la Ville de Verviers a entrepris une démarche critique en s’appuyant sur des historiens renommés. Dans un futur proche, Verviers souhaite ainsi mettre en place une « oeuvre pédagogique » autour de la colonisation.
L’Avenue Léopold II garde pour l’instant son appellation
Pour ce qui est du sort réservé à l’Avenue Léopold II, le groupe d’experts va encore nourrir la réflexion de la Ville durant les prochains mois, mais également celle des verviétois, comme l’explique Claude Desama, historien du groupe : « Poser des jugements n’est pas vraiment notre métier donc c’est une décision politique qui devra être prise à un moment donné. Pour nous l’essentiel serait de profiter un peu de l’émotion qui s’est développée à l’heure actuelle pour expliquer probablement aux verviétois qui était Léopold II, ce qu’il a fait et remettre dans le contexte l’aventure coloniale. » Selon la Bourgmestre, l’avenir du patronyme de la rue ne sera donc pas scellé dans l’immédiat. « À la fin, peut-être que l’on décidera qu’il faut débaptiser l’Avenue Léopold II, mais on ne pense pas que cela soit utile maintenant. On pense d’abord qu’il faut replacer les choses dans leur contexte et en cela, le Professeur Kabamba l’a dit dans les médias récemment, la ville de Verviers est pionnière en mettant le débat en place et en ne réagissant pas simplement sur l’émotion. » Pour Claude Desama, bon nombre de verviétois ne connaissent plus l’origine de l’appellation des rues de leur ville. Selon lui, si les autorités verviétoises décident de débaptiser l’Avenue Léopold II, elles pourront ainsi fournir une explication argumentée à la population. (FB)