Le budget ordinaire à l’exercice propre présente un déficit de 29.700 €. « Ce déficit est autorisé par l’assouplissement des règles budgétaires qui autorisent un déficit de maximum de 5% des dépenses à l’ordinaire et ce déficit doit être directement lié à la crise sanitaire. Il s’agit, en l’espèce, du budget consacré aux fournitures nécessaires dans le cadre de la crise liée à la COVID-19: gel hydroalcoolique, masques », a expliqué l’Echevine des Finances Charlotte Guyot-Stevens.
Les recettes ordinaires à l’exercice propre prévues à l’exercice 2021 augmentent très peu par rapport au budget initial de 2020. « Cela s’explique notamment par la suppression de la taxe sur les débits de boisson et celle de la redevance portant sur l’occupation du domaine public par des dispositifs commerciaux et publicitaires. La Région wallonne devrait intervenir pour compenser cette perte de recettes mais en attendant elles sont compensées par un prélèvement sur le fond de réserve extraordinaire, mécanisme exceptionnellement autorisé dans le cadre de l’assouplissement des règles en raison de la crise sanitaire », selon l’Echevine des Finances.
Quant aux dépenses ordinaires à l’exercice propre, elles ne devraient que légèrement augmenter en 2021, par rapport au budget initial de 2020. L’augmentation prévue est de 90 000 €, contre une augmentation de 300.000 € en 2020.
6 732 000 € d’investissements
Le budget extraordinaire prévoit des investissements pour un montant de 6.732.571 €. Il s’agit de projets prévus au Plan Stratégique Transversal (PST).
« Ce montant annoncé de 6.732.571 € ne correspond plus à l’actualité, puisqu’il prévoyait une intervention communale dans les futurs travaux de la nouvelle piscine à concurrence de 3.080.369 €, dossier toujours en cours d’instruction auprès d’INFRASPORTS. Or, nous avons appris ce jour que le Gouvernement wallon a décidé d’attribuer un subside supplémentaire de 480.584 €, ce qui porte le montant total du subventionnement à 3.447.304 € et réduit l’intervention communale propre au montant de 1.970.863 €. », a précisé l’Echevine.
Outre les études et les travaux de transformation à la piscine, les principaux investissements concernent le remplacement de l’égouttage et des travaux de voirie rues Chelui et Sauvenière (421 000 €), des travaux d’aménagement d’une zone piétonne et semi-piétonne en périphérie des Anciens Thermes, la réparation des châssis, portes et fenêtres extérieures à l’Hôtel de Ville (211 000 €), le remplacement de la balayeuse de rue (250 000 €), le remplacement d’un camion porte-conteneurs pour le service des voiries (200 000 €), des réfections et entretiens de voiries communales (200 000 €), des études et des travaux de sécurisation du site du Golf Hotel (160 000€), l’égouttage et la réfection de la rue Gilles Ouda (157 500 €), des travaux d’aménagement Place du Perron (150 000 €), la reconstruction de trottoirs et travaux annexes (100 000 €), des études pour le projet muséal à la Villa Royale (65 000 €), l’aménagement du centre du giratoire de la Villa royale (60 000 €), la restauration de la fontaine du Perron place de l’Hôtel de Ville (40 000 €).
Pour Alternative Plus, la pression fiscale ne diminue pas
Le groupe Alternative Plus a parlé d’un manque d’anticipation à la lecture de ce budget extraordinaire. « Le plus étonnant est l’absence de budget pour la réalisation de l’étude de mobilité qui devrait permettre d’anticiper la venue du nouveau village de vacances prévu à Mambaye-Hoctaisart et surtout, d’en minimiser l’impact sur les riverains », a expliqué le conseiller communal Arnaud Fagard. « Elle sera réalisée début 2022 tout en confirmant qu’elle n’est pas inscrite au budget 2021 » a répondu l’Echevin Yoann Frédéric, Echevin de la Mobilité.
Mais ce qui inquiète le plus le groupe d’opposition, c’est la situation financière de la commune « au vu du budget ordinaire budget présenté selon lui avec un déficit prévu de presque 540.000 €. Le collège prévoit un déficit supérieur de 1.800.000€ pour 2022, 2023 et 2024 sans même tenir compte de l’impact de la covid-19 sur l’additionnel aux impôts des personnes physiques en 2022 et sans tenir compte de l’augmentation des coûts de la piscine à l’horizon 2023. Cette situation est d’autant plus surprenante que notre ville a la chance de bénéficier d’une manne importante venant de son patrimoine (Spa Monopole, Casino, locations...) qui dégage un surplus de 5,2 millions », a encore expliqué Arnaud Fagard.
« Le budget prend l’eau » pour Osons Spa
Osons Spa a partagé cette analyse financière en regrettant que le budget ordinaire soit en déficit de 29 700 € malgré l’apport de la firme Spa Monopole qui, à elle seule, intervient à hauteur de 28% dans le calcul du budget. Une augmentation des dépenses communales, moins de rentrées, une diminution de certains investissements programmés, des augmentations de charge du personnel et le vieillissement de la population sont également source d’inquiétudes pour Osons Spa.
En ce qui concerne l’extraordinaire, Osons Spa est inquiet du coût de la prochaine piscine et a même suggéré de demander une aide financière aux communes voisines de Theux et de Jalhay ! "Ce seul investissement ne va-t-il pas hypothéquer d’autres projets pour Spa comme l’évolution des nouveaux Thermes, le dossier Unesco, le Vauxhall, le Golf Hôtel, le complexe muséal, les aménagements à l’ancien poste de police ou la relance touristique", s’est demandé le conseiller Laurent Janssen.
Au terme de très longs débats à distance, le budget 2021 a été voté majorité contre opposition. (Manu Yvens)