Lundi soir, plus de 150 personnes ont manifesté à l’entrée de l’Espace Duesberg de Verviers en soutien au président du CPAS Hasan Aydin.
Suite aux mesures sanitaires, c’est là que se tenait le conseil communal de Verviers.
"Justice pour Hasan"
Un conseil communal organisé au lendemain de l’annonce du dépôt d’une motion de méfiance individuelle contre Hasan Aydin (PS), pour l’exclure de la présidence du CPAS. "Justice pour Hasan" était scandé par les manifestants. D’autres ont brandi le slogan "Je suis Hasan" sur des pancartes ou l’ont affiché sur les réseaux sociaux.
Hasan, isolé au sein de sa majorité
Cette motion de méfiance n’était pas à l’ordre du jour du conseil communal de lundi soir. Elle devrait être proposée au vote le 7 juillet prochain.
Mais un point à l’origine de la rupture au sein de la majorité a été voté: une modification du budget 2020 du CPAS et la projection financière à 5 ans de l’institution.
Le reste du collège communal (PS-MR-Nouveau Verviers) s’opposait à ce qu’Hasan Aydin avait voté précédemment avec le conseil de l’action sociale. Soit, notamment, une demande d’une dotation de 500.000 euros supplémentaires de la Ville au CPAS, l’engagement de 5 personnes ou l’étude d’un projet de résidences-services pour les seniors et de maisons de l’enfant. Le collège communal voulait donc corriger le tir et réformer ces décisions.
Hasan Aydin (PS) est le seul membre de la majorité à s’être opposé à cette réformation. L’échevin Antoine Lukoki (PS) et le conseiller communal Malik Ben Achour (PS), les seuls de la majorité à ne pas avoir signé la motion de méfiance, l’ont approuvé. Le reste des élus PS, MR et Nouveau Verviers aussi. L’opposition (Ecolo, PTB, cdH, PP) a voté contre.
"On doit trouver une solution"
"Oui, le CPAS a fourni des efforts. Oui, le CPAS est solidaire et a permis, grâce à ses activités non-obligatoires, de lisser la dotation communale, a tenu à préciser lors du conseil communal Hasan Aydin, président du CPAS (PS), pointé du doigt par le reste du collège communal. A chaque problème (NDLR: différend entre le CPAS et le collège communal), on se doit de trouver une solution".
"Les nouveaux engagements comme point de friction"
Lors de la séance du conseil communal, Hasan Aydin a ainsi proposé de reporter l’augmentation de 500.000 euros de la dotation de la Ville au CPAS.
"Ce sont uniquement les nouveaux engagements, approuvés par le conseil de l’action sociale et par conseil communal du 10 février, non-sociaux, qui sont mis en cause par le collège, détaille le président du CPAS. J’entends ici et là que le CPAS engage sans compter alors que la Ville se sert la ceinture. Il y a bien une augmentation de 38.000 euros pour 2020 mais, de 2021 à 2025, on prévoit une économie de 161.000 euros, continue d’expliquer Hasan Aydin. Je reste persuadé qu’on trouvera une solution. Finalement, le seul point de friction reste ce plan d’embauche. J’étais en voyage professionnel à l’étranger du vendredi au dimanche inclus(...). Ils avaient toute une série de questions, ils avaient dit qu’ils reviendraient vers le CPAS en cas de problème... Je n’ai plus eu de feed-back sauf quand j’ouvre la presse ce lundi matin et que j’apprends qu’il y a une motion de méfiance à mon encontre".
Hasan Aydin, dans un souci d’apaisement, a accepté de postposer certains engagements. Main tendue également de l’échevin des Finances, Alexandre Loffet, (PS) qui pourrait approuver l’engagement de l’archiviste et éventuellement, l’an prochain, d’autres postes demandés.
Des échanges plutôt constructifs
"Je suis heureux d’assister pour la première fois à un échange plutôt sain et constructif entre le président du CPAS et l’échevin des Finances", a souligné le conseiller communal Malik Ben Achour (PS). Un sentiment partagé par les chefs de groupe de la minorité cdH et Ecolo qui ont appelé eux aussi à "l’apaisement" lors de leurs interventions au conseil communal.
"Humainement difficile pour tout le monde"
La bourgmestre, Muriel Targnion a tenu, elle, à apporter des précisions sur ces projets du CPAS: "Ce n’est pas vrai qu’on ne partage pas la volonté de faire des résidences service et une maison de l’enfant au sein du collège. Mais quand le plan financier sera fait et qu’on saura son impact sur les finances de la ville et du CPAS. On est d’accord pour tout mais dans le bon ordre. Ce qui se passe c’est humainement difficile pour tout le monde. Il ne faut pas croire qu’il y a une victime plus qu’une autre". (Au.M)