La Ville de Verviers a une nouvelle majorité PS-MR-cdH-Nouveau Verviers et un nouveau bourgmestre, Jean-François Istasse (PS) depuis ce lundi soir.
La motion de méfiance "mixte" qui permettait ce renversement de majorité et l’installation du nouveau collège communal a été votée à la majorité avec 20 voix pour, 11 voix contre et 5 abstentions (le 37ème conseiller communal Bertrand Thomas n’étant pas présent).
Le conseil communal de ce 21 septembre a clôturé ainsi un chapitre de la saga politique de l’été à Verviers. "Il me semble que l’ensemble de la classe politique verviétoise doit s’excuser devant la population verviétoise pour ce qui s’est passé, a soutenu le nouveau bourgmestre Jean-François Istasse. Mais l’important c’est que nous avons une solution".
"Ce que nous refusions, c’est de bloquer cette ville, c’est de bloquer 56.000 habitants", a quant à lui précisé l’échevin verviétois MR Maxime Degey.
Une solution, une nouvelle majorité PS-MR-cdH-Nouveau Verviers, mise en place donc grâce à une double motion de méfiance: une motion de méfiance constructive collective contre l’ensemble de l’ancien collège communal et 3 motions de méfiance individuelle à l’encontre de Muriel Targnion, Hasan Aydin et Sophie Lambert.
Critiques d’Ecolo, du PTB et du PP
Ce système de motion de méfiance mixte a été pointé du doigt par les conseillers communaux Ecolo ("Je nous souhaite à tous de très mal dormir ce soir, cela traduira peut-être une certaine prise de conscience"), du PTB ("Combien d’heures ont été consacrées par les élus de la majorité à sauver leur peau alors qu’une épidémie sévissait?") et du Parti populaire ("Nous sommes honteux de faire partie de cette classe politique qui dit, sans vergogne, tout et son contraire, renie tout et même sa signature").
Selon Jean-François Istasse, consulté par la directrice générale de la Ville de Verviers, le ministère des Pouvoirs locaux de la Région wallonne aurait stipulé que "le vote du conseil communal reste souverain" en la matière et aurait conclu que "l’élu désigné, soit votre serviteur, apparait conforme au code". "En 2015, Hasan Aydin avait choisi de s’écarter au profit de Muriel Targnion et personne n’avait crié à la dictature, a poursuivi Jean-François Istasse. Pourquoi je vous laisse répondre à cette question".
Cette analyse n’est pas celle de Muriel Targnion, évincée de son poste de bourgmestre qui compte aller au Conseil d’état "pour faire respecter la loi, explique-t-elle. Ce que vous votez aura un impact sur les élections de 2024, le risque c’est qu’on revienne à l’ancien système où le parti et non le citoyen désignait le bourgmestre".
"Je n’ai pas le temps de supporter des gens absurdes"
"Mais j’ai choisi de ne pas faire de discours politique car aujourd’hui, je ne suis plus une femme politique mais une femme et une maman", a-t-elle signalé. Elle a donc choisi de clôturer ses 5 ans à la tête de la Ville de Verviers avec le texte "Le temps qui passe" d’André Gide: "Je n’ai désormais pas le temps pour des réunions interminables, où on discute de statuts, de règles, de procédures et de règles internes, sachant qu’il ne se combinera rien… Je n’ai pas le temps de supporter des gens absurdes qui, en dépit de leur âge, n’ont pas grandi. Je n’ai pas le temps de négocier avec la médiocrité. Je ne veux pas être dans des réunions où les gens et leur ego défilent".
Une motion de méfiance mixte?
Pour rappel, cette fameuse double motion de méfiance, dite mixte, comprenait donc une motion de méfiance constructive collective contre l’ensemble du collège communal actuel pour mettre en place une nouvelle majorité, soit le PS, le MR, le cdH et le Nouveau Verviers.
Le bourgmestre étant l’élu qui a le plus de voix de préférence dans le plus grand groupe politique de la majorité, Muriel Targnion pouvait conserver ses fonctions mayorales. Mais comme le parti socialiste voulait la renvoyer du collège communal, une motion de méfiance individuelle a été déposé contre elle. De même qu’une motion individuelle contre Hasan Aydin et Sophie Lambert qui la suivent en termes de voix de préférence sur la liste PS mais qui n’auraient pas recueilli de consensus en interne, au sein de la famille socialiste, et auprès des partenaires pour devenir bourgmestre. Jean-François Istasse a ainsi pu être désigné comme nouveau maïeur verviétois. (Au.M)