A une semaine des festivités de Noël, l’heure n’est pas aux réjouissances à Verviers. Ses finances sont au plus mal et sous surveillance permanente ! Un chiffre parle à lui tout seul : 1 million 600 mille ! C’est le montant en euros des recettes perdues par rapport à l’exercice 2019. Pour arriver à équilibrer ce budget, la ville est allée puiser dans ses réserves : 600 000 euros. " Il y a une diminution progressive du train de vie de la Ville et de la masse du personnel même si, ici, nous sommes arrivés à un seuil et nous reprenons les remplacements d’un agent sur deux. L’année prochaine, nous reprendrons le rythme des départs à la pension. Nous sommes très limités dans les nouveaux emplois. Nous diminuons ausis une série de subsides mais c’est indispensable pour atteindre l’équilibre et éviter une majoration de la fiscalité qui de toute façon n’arrangera rien ! On voit en effet déjà que le rendement de la fiscalité est très faible. Il ne sert à rien d’aller augmenter la pression fiscale sur des gens qui ont déjà du mal à payer leurs impôts aujourd’hui", explique Alexandre Loffet, Echevin des Finances – PS.
On investit malgré tout
Dépenses maîtrisées, diminution générale de 10% pour tous les subsides, quand on vous disait que les temps sont durs. Cela n’empêche pas la ville d’investir malgré tout ! A l’extraordinaire, 25 millions 700 mille euros ont été inscrits. " Un budget important est consacré à la réfection de voiries comme l’avenue Mullendorf, la Place d’Arles ou la rue des Charrons. Un budget est aussi consacré à la Maison des Associations qu’on avait promis dans notre Déclaration de Politique Communale. D’autres investissements sont annoncés dans le projet Place2be ", explique Maxime Degey, Echevin des Travaux - MR.
Outre ce projet d’aménagement d’un nouveau quartier dans l’ilot compris entre le Grand Bazar, Crapaurue et la rue Coronmeuse, citons aussi la poursuite du projet « Verviers, ville conviviale » avec la construction d’un auvent métallique sur la Place Verte et, c’est dans l’air du temps, 850 000 euros consacrés au remplacement de l’éclairage urbain par du LED. Sans surprise, l’opposition cdH-Ecolo et PTB a voté contre ce budget. Pour des raisons diverses.
Pourquoi ont-ils voté contre ce budget ?
" Dans la situation financière de Verviers aujourd’hui, il n’est pas possible de financer tous les grands projets annoncés comme la Cité administrative, le Grand-Théâtre, Verviers, ville conviviale, le Musée De Biolley. Il faut arrêter les effets d’annonce et revenir à une modération en ciblant des projets prioritaires en les finançant avec un impact maximum pour le renouveau de Verviers ", a déclaré Hajib El Hajjaji, Conseiller communal Ecolo.
" Ce budget est dans la continuité des précédents. On voit que la seule chose qui augmente à Verviers, c’est la pauvreté ! Et ici, on nous propose plus de taxes avec un budget qui repose pour la moitié sur les épaules des Verviétois qui ne sont pas très solides. Entre contre-partie, on diminue l’emploi et le service à la population ", explique de son côté Laszlo Schonbrodt, Conseiller communal PTB.
" Certes, il y a des investissements importants comme les escaliers de l’église Sainte-Julienne, la réfection de routes, le projet Verviers, ville conviviale, l’achat d’une balayeuse ou la Maison de l’Egalité des Chances initiée par le cdH. C’est vrai qu’on va mettre à disposition des associations un bâtiment mais il reste à voir comment on va l’utiliser et quels moyens on va donner aux associations ", insiste Cécile Ozer, Chef de groupe cdH.
Décidé en 2017 par l’ancien gouvernement fédéral, le tax shift n’aide pas les communes comme Verviers déclare le grand argentier de la ville qui attend, ou espère c’est selon, que les pouvoirs subsidiants, et notamment la Région, feront un geste. Que ce soit par exemple au niveau du plan de cohésion sociale ou des aides à l’emploi. (MY)