On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, disait Héraclite. Il y a vingt ans, à Verviers, le parti socialiste, uni, conduit par Claude Desama, donnait le “la” de la politique verviétoise. Aujourd’hui, il aura suffi de quelques jours pour que le courant devienne beaucoup plus secoué. Les chutes du Niagara ne sont pas loin. La génération Desama s’entre-déchire. Celles et ceux qu’il amena en politique sont au-delà de la rupture…
"On se croirait revenu aux heures sombres de la fin des années septante, après la mort du bourgmestre Parotte. Le parti s’était déchiré et il lui a fallu des années pour revenir au pouvoir”, déplore l’ancien Bourgmestre.
Pour lui, si le vin n’est pas encore tiré, il est urgent de faire une pause et de reprendre ses esprits. Il plaide donc pour que l’on aille pas trop vite au niveau des exclusions, même si, vis-à-vis de Muriel Targnion, son verdict semble sans appel.
Des instances locales qui n’ont pas fonctionné
Aux militants socialistes qui ne comprennent pas l’immixtion du Boulevard de l’Empereur dans les affaires de l’USC et de la Fédération du PS placée sous tutelle, il répond qu’elle est justiifée par la carence des instances locales. Ni la motion de méfiance à l’encontre d’Hasan Aydin, ni le nouveau pacte de majorité n’ont été discutés devant lesdites instances.
Et pour ce qui est reproché à Hasan Aydin dans sa gestion du CPAS, il estime que le dialogue entre le collège et le CPAS n’a visiblement pas fonctionné.
"Le collège s’est soumis directement aux injonctions du CRAC. Or le CRAC est là pour conseiller la Ville qui reste souveraine. Si le CRAC n’est pas d’accord, il remonte au Ministre qui tranche. Le CRAC n’est pas la Cour des Comptes. J’ai connu, à de nombreuses reprises cette situation durant mon maïorat. Et croyez-moi, les discussions que nous avions, l’Echevin des finances André Denis et moi-même, avec le Directeur du CRAC, étaient plutôt musclées.
Le Collège et le CPAS devaient discuter de leurs divergences, et on ne devait pas arriver à cette motion de défiance disproportionnée. De son côté, Hasan Aydin a peut-être fait preuve d’un peu trop de rigidité, ce qui est dans son caractère." indique Claude Desama.
Les semaines de la dernière chance?
L’ancien Bourgmestre espère donc un sursaut de survie de son parti durant les semaines qui viennent. Si le nouveau pacte de majorité est voté, l’issue sera fatale.
Pour le PS verviétois, l’été sera donc celui de tous les dangers: soit un retour du dialogue, qui semble tout de même peu probable, soit la mise en place de la nouvelle majorité. MR et CDH avaient payé cash leurs divisions lors des élections de 2018. Ce pourrait être le tour du PS en 2024.
(UO)